La manifestation contre la venue de Jean Castex maintenue à l’écart
Une centaine de manifestants s’est réunie pour protester contre la venue de Jean Castex à la Villeneuve, samedi 29 janvier. (photo : BB, Le Crieur de la Villeneuve)

Samedi 29 janvier, en marge de la venue de Jean Castex, le Premier ministre, et d’Olivier Véran, ministre de la Santé, l’association Droit au logement 38 et des étudiants en urbanisme ont organisé une manifestation pour protester contre la politique de logement à la Villeneuve. Plusieurs habitants se sont joints à eux.

Ils étaient une petite centaine à s’être rassemblés devant l’arrêt de tramway La Bruyère, samedi 29 janvier, à 10 heures. Autour des manifestants aux banderoles jaunes « Non aux démolitions », presque autant de CRS qui barricadent le quartier. Il faut dire que sont attendus d’une minute à l’autre le Premier ministre, Jean Castex, le ministre de la Santé, Olivier Véran, ainsi que le maire, Éric Piolle.

Pour ces manifestants et l’association Droit au logement 38 (DAL 38), c’était l’occasion idéale de faire entendre leurs revendications. « Nous sommes là pour plusieurs raisons, explique Yves, du DAL. D’une part pour exprimer notre totale opposition à la démolition du 20 galerie de l’Arlequin [85 logements sociaux, lire l’article « Non à la destruction du 20 »] et pour laquelle les habitants ont voté contre lors du RIC [référendum d’initiative citoyenne, en 2019. 70 % des votants avaient voté contre les démolitions de logements sociaux, lire l’article Référendum Arlequin : large victoire du non aux démolitions]. Ils vont le démolir alors qu’il y a besoin de davantage de logements sociaux. Deuxièmement, nous sommes très mécontents de la politique du gouvernement : alors qu’il y a des personnes sans logement, qu’aujourd’hui nous sommes dans une situation sanitaire et sociale grave, la loi de réquisition des logements vacants n’est pas appliquée. »

Un constat partagé par les habitants du quartier de l’Arlequin. Certains d’entre eux ont été touchés directement ou indirectement par la démolition du 50, galerie de l’Arlequin, comme Christiane. Elle habite l’immeuble d’à côté et elle a vu des connaissances partir du quartier à cause de la politique du logement de la ville de Grenoble. Elle est venue pour protester contre le plan de l’Agence nationale de rénovation urbaine (Anru) : « On dit qu’on manque de logements sociaux et pourtant on les détruit au lieu de les entretenir ! », souligne-t-elle. Présente depuis les années 90 à la Villeneuve, Christiane n’a pas l’intention d’en partir. « Je connais quelqu’un qui a dû déménager aux Essarts à cause des démolitions. Elle ne connaît plus personne, il y a moins de commerces, moins d’écoles… », énumère-t-elle.

Si la plupart des manifestants avait décidé de rester à proximité de l’arrêt de tram, quelques uns ont réussi à contourner le dispositif policier pour chahuter Jean Castex à sa sortie (lire l’article Castex, un petit tour et puis s’en va). Les manifestants se sont ensuite rassemblés autour du gymnase Jean-Philippe Motte, que les ministres devaient visiter. Finalement, aucun d’eux n’est venu. Seul le maire, Éric Piolle, est reparti, non sans mal, à vélo, sous les cris de protestation d’une partie de la foule.