Deux membres de la table de quartier de la Villeneuve explique le fonctionnement de ce groupe où les habitants peuvent s’exprimer sur les problématiques du quotidien.
Avez-vous déjà entendu parler de la table de quartier de la Villeneuve ? Il s’agit d’un espace citoyen qui réunit des habitants et des associations de la Villeneuve pour améliorer le quotidien.
La table de quartier mène des actions de sensibilisation en direction des habitants sur de nombreux sujets : le droit à la ville des femmes, le droit à l’alimentation, le droit au logement ou encore la prévention. Vous avez sûrement déjà croisé ses membres lorsqu’ils installent une table en bas des immeubles pour aller rencontrer des habitants, discuter des problèmes de la montée et envisager ensemble des solutions.
Comment s’organise la table de quartier ? Une rencontre mensuelle a lieu tous les mois lors d’un repas qui a lieu souvent au Barathym pour soutenir le lancement de l’activité de la crêperie associative. Nous commençons par un tour de table pour que chacun puisse s’exprimer et donner son avis. Ce premier tour de table permet de se rendre compte de la diversité des projets menés par les membres de la table de quartier : soutenir les familles qui ont des problèmes de logement, des ateliers artistiques, des actions portées par les femmes et de discuter des futurs projets.
Les premières tables de quartier ont été créées à Montréal, au Canada. Suite au rapport « Pour une réforme radicale de la politique de la ville », rédigé par Mohamed Mechmache et Marie Hélène Bacqué en 2013, ces tables de quartier ont inspiré les conseils citoyens créés dans les quartiers en politique de la Ville (lire l’article Tout comprendre aux tables de quartier).
Un conseil citoyen, sous le nom local de table de quartier, a ainsi été créé à la Villeneuve en 2015 par la ville de Grenoble et la préfecture. Mais, suite à des blocages avec les institutions et à des désaccords internes, lorsque des habitants ont voulu organiser un référendum d’initiative citoyenne sur les démolitions de logements sociaux (lire les articles « Pour ou conter les démolitions de HLM ? » et Référendum Arlequin : large victoire du non aux démolitions), la table de quartier a périclité.
Un des blocages a été que ces tables de quartier ne respectaient pas un principe fondamental : l’autonomie de fonctionnement. En effet, leurs principes sont clairs : « Dans un souci d’indépendance, les tables de quartier se positionnent comme des instances souveraines et autonomes vis-à-vis des pouvoirs publics. Cela signifie que ceux-ci ne peuvent pas être à l’initiative de la création d’une table, n’ont pas de pouvoir sur son fonctionnement et n’influencent pas ses décisions. »
Fort de ce constat, des habitants ont repris les choses en main pour créer une table de quartier : un espace citoyen créé par et pour les habitants en toute autonomie. Cette approche a été renforcée lors du passage du tour de France de la Coordination Pas sans nous en novembre 2021 (lire l’article « Il faut réveiller les consciences »). Les membres des tables de quartier participent également à des formations nationales de Pas sans nous, comme il y a quelques semaines où une dizaine d’habitants sont allés à Orléans. Des discussions ont eu lieu sur le pouvoir d’agir des femmes, le droit à l’alimentation et les mobilisations citoyennes.
En 2024, les occasions seront nombreuses pour rencontrer et participer à la table de quartier de la Villeneuve afin de continuer à améliorer le quotidien !