Vendredi 16 octobre était la date limite pour s’inscrire aux futures tables de quartier. Ces assemblées d’habitants seront les représentantes des habitants des quartiers populaires auprès des différents organismes en charge de la politique de la ville. Découvrez notre infographie sur leur fonctionnement. (Survolez avec votre souris les pastilles noir et blanc pour obtenir plus d’informations). Retrouvez aussi notre interview de Pascal Clouaire, élu en charge de la démocratie locale.

Le fonctionnement des tables de quartier à Grenoble. Survolez avec votre souris les pastilles noir et blanc pour obtenir plus d’informations. (infographie : Armand Foutelet et Benjamin Bultel, Le Crieur de la Villeneuve)

Aux origines des tables de quartier

En juillet 2013, Mohamed Mechmache, fondateur d’AC le feu, et Marie-Hélène Bacqué, sociologue, rendent leur rapport sur les quartiers populaires, après avoir sillonné la France à la rencontre des habitants et des acteurs associatifs de ces quartiers. Intitulé Pour une réforme radicale de la politique de la ville, le rapport énonce 30 propositions, précédées d’une « proposition zéro » : accorder le droit de vote aux étrangers non européens aux élections locales.

De ces 30 + 1 propositions, une seule sera inscrite dans la loi de programmation pour la ville et la cohésion urbaine du 21 février 2014 : la mise en place de « conseils citoyens », afin de « permettre l’émergence et la valorisation d’une expression libre des habitants des quartiers » (Cadre de référence des conseils citoyens, 2014).

Le cas de Grenoble

En parallèle, la nouvelle municipalité à la tête de Grenoble met en place des « conseils citoyens » dans toute la ville. Des assemblées d’habitants censées renouveler la participation des citoyens aux décisions politiques de la ville.

La loi du 21 février 2014 n’oblige à mettre en place de telles assemblées d’habitants que dans les quartiers « prioritaires » (quatre à Grenoble, dont Villeneuve – Village Olympique). Si la mairie étend ce dispositif à l’ensemble de la ville, la loi ne l’oblige pas moins à créer des assemblées d’habitants spécifiques aux quartiers « prioritaires ». Ce sont les tables de quartier.

La mairie parle d’un « cadre général », les conseils citoyens, dotés de « sous-ensembles » spécifiques aux quartiers « prioritaires », les tables de quartier.

Table de quartier d’un côté de la Rocade, conseil citoyen de l’autre

D’où une certaine confusion : les assemblées d’habitants appelées conseils citoyens dans la loi du 21 février 2014 s’appellent tables de quartier à Grenoble. Mais bien conseils citoyens à Échirolles.

Principale interrogation dans le cas de Grenoble, l’articulation des conseils citoyens et des tables de quartier. Dans une interview accordée au Crieur, Pascal Clouaire, l’élu à la démocratie locale, se montre évasif : « sur le principe, les conseils citoyens indépendants et les tables de quartier décideront de leur articulation ».