Pour ce deuxième épisode des photos de la Villeneuve, Le Crieur a voulu s’intéresser au lac du quartier. Depuis sa construction en 1973, il a servi de lieu de baignade aux enfants et, parfois, aux adultes, de la Villeneuve. Au moment où la concertation pour le projet de rénovation du lac se termine, voici un petit retour en images sur l’histoire de ce bassin.
S’il y a bien un lieu emblématique de la Villeneuve, c’est son lac. Zone de vie intense en été, endroit de contemplation en hiver, le lac artificiel est un des atouts indéniables du quartier.
Les premières esquisses du projet de parc de la Villeneuve, dessinées en 1969 par le paysagiste Michel Corajoud, semblent déjà comporter un bassin. L’équipe de conception de la Villeneuve s’inspire du lac du Village Olympique de Munich, mais aussi, plus proche de nous, du lac du parc Bachelard.
Avant même sa construction, le lac est prévu comme lieu de baignade, en particulier pour les enfants. Une réunion de l’équipe Villeneuve, en mai 1972, sur la « réalisation d’un lac de faible profondeur », note que le bassin doit être « ouvert à la baignade ». Sa réalisation fut, en revanche, loin d’être aisée. Car à l’emplacement prévu du lac reste une ancienne gravière, sans doute utilisée pour les travaux du Village Olympique puis comblée. Mais des études géotechniques montrent que le sol reste instable. Il est fait appel à une société de Longjumeau pour effectuer un compactage dynamique de la surface du lac et des buttes environnantes : une grue laisse tomber, à intervalles réguliers, une masse de huit tonnes depuis une hauteur de 12 mètres.
Démarré en décembre 1972, le compactage est terminé en février 1973. Le site est alors prêt à accueillir les travaux de construction de la dalle. Mais les premiers habitants, arrivés presqu’un an auparavant, s’impatientent. « Vous comprendrez bien l’urgence de cette opération [de construction du lac] qui par les bénéfices que tireront dans les mois prochains tous les enfants de la Ville Neuve devrait aider la population à patienter sur les finitions des chantiers en cours. », écrit Michel Corajoud en 1973. « Je vous demande donc de précipiter le démarrage des travaux du lac et d’établir les plannings du parc en conséquence. » Les travaux de terrassement, de construction de dalle et de son revêtement commencent en juin 1973 pour se terminer en octobre.
Il est rapidement approprié par les habitants même si des problèmes d’étanchéité et de gestion des déchets s’installent. Puis la baignade est ensuite interdite, sans que cela n’empêche des foules d’enfants de s’y baigner.
Le lac fait l’objet d’un projet de rénovation afin de le rendre officiellement baignable (lire l’article, Le lac baignable, une fausse bonne idée ?). Le projet, vivement contesté par une partie des habitants, a été soumis à une concertation réglementaire qui vient de se terminer. Nuls doute que ses résultats vont être intensément scrutés.