Une rentrée normale ?
L’école maternelle du Lac, comme les autres écoles du quartier, a rouvert mardi 1er septembre. (photo : BB, Le Crieur de la Villeneuve)

Cette rentrée des classes de septembre 2020, en période de pandémie de Covid-19, a-t-elle été particulière ? Le Crieur a été rencontrer des parents à la sortie des classes du premier jour d’école.

Alors que les chiffres semblent montrer un retour de l’épidémie, avec une hausse des contaminations et des hospitalisations, la rentrée des classes de septembre aurait pu avoir un goût particulier. Le 1er septembre, jour de reprise de l’école, Le Crieur a fait le tour des écoles pour aller à la rencontre des parents. « Je n’ai vu aucune différence avec d’habitude. », note Assia, une mère de famille qui discute devant l’école La Fontaine. « C’est une rentrée classique, à part le port du masque pour nous et pour les maîtresses. », ajoute Angélique.

À côté du lac, Lucie, Karine, Francine et Rémy, un groupe de parents discutent. « Ce qu’il y a de particulier, c’est le fait de ne pas pouvoir rentrer dans l’école. On s’arrête à la porte et on nous dit « Merci, au revoir ! » C’est un peu triste… », raconte Karine.

Un protocole sanitaire a été mis en place dans les écoles : respect des gestes barrières port du masque pour les adultes et les élèves à partir de 11 ans (soit les collégiens et les lycéens), lavage des mains et nettoyage des locaux, à la charge de la Ville pour les écoles. « C’est sûr que les mesures sanitaires, ça rassure un peu, mais l’information des parents par les écoles a été un peu léger. », dit Angélique. « Avant la rentrée, on n’a pas eu beaucoup d’infos sur le protocole, à propos de ce qu’on pouvait mettre dans les sacs, etc. », abonde Lucie. « J’en ai discuté avec un instit’, ils ont eu des infos hier à 18 heures… », complète Rémy.

De quoi déboussoler les élèves ? « Les enfants ont bien intégré les mesures sanitaires, des fois plus que nous. », dit Angélique. Karine poursuit : « Les enfants sont plus disciplinés que leurs parents. Les gamins vivent ça comme un jeu, il faut suivre les flèches et tout. Je reviens d’Italie, là-bas le port du masque est obligatoire dès 6 ans (d’ailleurs il faudrait qu’il y ait une harmonisation entre les pays frontaliers) : les enfants s’y font en un claquement de doigt. »

Les avis des parents sont partagés sur le débat qui a agité la fin du mois d’août : le masque doit-il être considéré comme une fourniture scolaire ? Il a en tout cas un coût indéniable pour les familles. « Sur l’histoire des masques, j’attends. Je me dis qu’ils vont peut-être assurer et nous en fournir. », admet une mère de famille. Certaines villes (qui ont la charge des écoles), certains départements (pour les collèges) et certaines régions (pour les lycées) fournissent des masques gratuitement aux familles. La région Auvergne – Rhône-Alpes devrait distribuer trois masques par lycéen. Ni la mairie de Grenoble, ni le Conseil départemental de l’Isère, n’ont pour l’instant fait de telles annonces.

Par ailleurs, le gouvernement a fourni cet été des masques pour certaines familles les plus précaires. « 40 millions de masques lavables [ont été] envoyés aux 7 millions de ménages les plus modestes. », a annoncé Olivier Véran, le ministre de la Santé, c’est-à-dire aux bénéficiaires de la complémentaire santé solidaire, nouvelle appellation de la CMU. De nombreuses familles du quartier en ont ainsi reçu, courant août. « J’ai dû recevoir cinq ou six enveloppes de six masques. », raconte ainsi une des mères rencontrées.