Une dose de Villeneuve, une dose de Ouaga, une de Rio et ça secoue
Une partie de la BatukaVI et de la Batuca’Ouaga en répétition, le 22 février, dirigée par Isis Maria. (photo : BB, Le Crieur de la Villeneuve)

Au fil de ses multiples séjours à l’étranger (Brésil, Burkina Faso, Liban), la BatukaVI a tissé des liens sur plusieurs continents. Pendant une semaine, les jeunes de Villeneuve ont accueilli des musiciens burkinabés.

Ça frappe, ça tape, ça percute et ça siffle sans temps mort ! Salle 150, tous les enfants ne sont pas en vacances et certains travaillent dur. Les jeunes de la BatukaVI et de la Batuca’Ouaga, deux ensembles de percussions brésiliennes, répètent ensemble. Pendant une semaine, du 18 au 25 février, sept enfants burkinabés et leurs accompagnateurs sont à Villeneuve pour un échange avec la BatukaVI. Entre les répétitions et les déambulations, le programme est chargé.

René Fidèle Nitiema, dit Fido, surveille « ses » jeunes. Le directeur de la Batuca’Ouaga, installée à Ouagadougou, au Burkina Faso, raconte la création de la batucada, en 2013, suite à un séjour de la BatukaVI. « Batuca’Ouaga regroupe 27 enfants, de 10 à 23 ans », explique l’homologue de Willy Lavastre (le coordinateur de la BatukaVI), « c’est la première fois qu’ils viennent en France et ils sont très contents d’être ici, même si les démarches pour obtenir les visas ont été très complexes. » D’ailleurs, la Batuca’Saïda, batucada de Palestiniens en lien avec la BatukaVI, devait aussi être de la partie mais n’a pu obtenir les précieux sésames à temps. « Ils seront réinvités aux prochaines vacances, en avril », promet Willy Lavastre.

« La batucada, c’est nouveau au Burkina, mais ça plaît beaucoup ! », avance Fido, « les gens adorent, on est beaucoup sollicité pour faire des déambulations, pour jouer dans les maquis [les bars-restaurants, ndlr] ». Ça marche si bien que l’Atelier artistique Kaam Zoug Bangré (« L’esprit qui libère l’intelligence des enfants », en moré), qui gère la Batuca’Ouaga, a acheté un terrain pour construire un centre dédié à la batucada. Parfait pour accueillir la BatukaVI, qui a prévu de retourner au Burkina Faso en 2020.

Mais avant, puisque la BatukaVI est décidément très cosmopolite, un prochain voyage au Brésil, en 2019, se profile. Pour le préparer, Isis Maria, musicienne et membre d’une batucada de femmes dans la favela de Vidigal, à Rio de Janeiro, participe à cette semaine à Villeneuve. Dur de diriger des jeunes Français quand on ne parle pas la langue. « J’arrive quand même à me faire comprendre, la musique est un langage universel », explique-t-elle. Personne ne dira le contraire.