Un mort à la Villeneuve suite à une intervention policière

Jeudi 7 mai, un homme est mort suite à une chute alors qu’il fuyait la police. Un deuxième homme a été arrêté et a été mis en examen dans le cadre du meurtre d’Olivier Mambakasa, tué en août 2019.

Les médias locaux rapportent que le bailleur social Grenoble Habitat a fait appel à la police pour inspecter un appartement censé être inoccupé au 54 avenue de Constantine mais que le bailleur « suspectait d’être squatté », peu après 12 heures, jeudi 7 mai. « Comprenant qu’il s’agissait de la police, les deux hommes [qui habitaient l’appartement, ndc] auraient tenté de prendre la fuite par le balcon. Mais l’homme de 36 ans a perdu l’équilibre faisant une chute fatale, tandis que son comparse était interpellé un peu plus tard, blessé, sur un autre balcon. », écrit le Dauphiné libéré. L’homme « aurait tenté de fuir en passant de balcon en balcon et aurait accidentellement chuté du 13e étage de l’immeuble », précise Éric Vaillant, le procureur de la République du tribunal de Grenoble, cité par Place Gre’net. La victime a été présentée par le procureur et les médias comme « défavorablement connu de la justice » selon la formule consacrée. Une enquête aurait été ouverte sur les circonstances de sa mort.

Des interrogations demeurent sur le cadre de cette intervention policière : « La police n’agissait visiblement pas dans le cadre de l’enquête liée à la mort d’Olivier Mambakasa que décrit le Dauphiné Libéré : Pourquoi Grenoble Habitat a-t-il alors appelé la police à part pour mettre la pression ou expulser, alors que nous sommes encore en période de trêve hivernale et d’état d’urgence sanitaire ? », se demande l’association Droit au logement dans un communiqué, avant d’ajouter : « Selon les voisins, la porte de l’appartement a été fracassé par la police : a-t-elle été cassée avant ou après la terrible chute qui a coûté la vie de cet homme? Autrement dit, la police n’a-t-elle fait que « frapper à la porte », ou a-t-elle tenter de pénétrer de force dans l’appartement provoquant ainsi la panique ? »

Le Front uni des immigrations et des quartiers populaires (FUIQP) grenoblois, réclame une enquête sur la mort de cet homme : « Faut-il encore rappeler que les combats exemplaires pour la Vérité et la Justice des familles de victimes ont systématiquement démontré, par des contres expertises médico-légales et balistiques factuelles que les versions policières étaient des tissus de mensonges ? », écrit l’organisation.

Le Dauphiné libéré rapporte que le second homme, arrêté, a été mise en examen dans le cadre de la mort d’Olivier Mambakasa, un Congolais tué en août 2019 dans le quartier voisin du Village Olympique.

Mise à jour du 15 mai 2020 : ajout du communiqué du FUIQP Grenoble.