Mort d’André Béranger, instituteur et militant de la Villeneuve
André Béranger, en avril 2019. (photo : BB, Le Crieur)

Ancien instituteur et directeur de l’école des Charmes, figure militante de la Villeneuve, André Béranger est mort dimanche 15 novembre 2020.

Certains le connaissaient pour l’avoir eu comme instituteur, d’autres pour son militantisme, d’autres parce qu’il était tout simplement leur voisin. André Béranger a mis fin à ses jours, dimanche 15 novembre, à l’âge de 73 ans. Atteint d’une maladie dégénérative, il a fait le choix de mourir de son propre chef : « J’ai pris la décision de mettre fin à mes jours avant d’être définitivement grabataire », écrit-il dans une lettre datée du 15 novembre.

Rassemblement pour André Béranger, samedi 14 novembre 2020. (photo : BB, Le Crieur)

La veille au soir, à l’appel des trois enfants d’André et d’Ariane Béranger, plus d’une centaine de personnes se sont réunies en bas du 30 galerie de l’Arlequin, où habite le couple, pour lui rendre un dernier hommage, au son de la BatukaVI et des chants militants. « Trop fort la Villeneuve ! » s’exclame-t-il dans sa lettre.

Arrivé avec sa femme Ariane en 1973 à l’Arlequin, André Béranger faisait partie des piliers du quartier. Instituteur puis directeur de l’école des Charmes, en bas de chez lui, il a animé celle qui était sans doute la plus « expérimentale » des écoles émancipatrices de la Villeneuve. Nombreux sont les enfants du quartier, maintenant grands, qu’il aura vu passés.

À la retraite, il continuait de militer pour une école plus ouverte sur l’extérieur à travers l’association Declic 38 (Développement d’écoles, de collèges et de lycées d’initiative citoyenne). Il a également contribué à créer la section villeneuvoise du Réseau d’éducation sans frontières (RESF).

Ardent défenseur de la Villeneuve, il a lutté contre les projets de rénovation urbaine imposés sans la participation des habitant·e·s. Il a été parmi les fondateurs des Ateliers populaires d’urbanisme en 2012. Plus récemment, il s’était lancé farouchement dans la campagne contre les démolitions de logements à l’Arlequin, notamment du 20 galerie de l’Arlequin, dans le cadre du nouveau projet de rénovation urbaine porté par la mairie et l’Anru. Sur inspiration des Gilets jaunes, il avait ainsi contribué à la mise en place d’un RIC (référendum d’initiative citoyenne) sur la question des démolitions à l’Arlequin, en octobre 2019.

Il conclut ainsi sa lettre d’adieu par : « Je vous souhaite à tous réussite dans vos luttes et projets pour l’amélioration de ce monde bloqué par cette sacro-sainte course aux profits. Et je sais que les copains poursuivront ces combats qui me sont chers : éducation bien commun, RIC Villeneuve, RESF, DAL… »

Très impliqué dans la vie associative du quartier, à travers notamment le comité des fêtes, il participait également au Crieur de la Villeneuve, dont il était membre du comité éditorial.

Un livre d’or, sur Facebook, a été créé par ses proches pour partager souvenirs et témoignages.


Hommage vidéo à André Béranger, réalisé par Alain Manac’h.

Mise à jour du 27 novembre : correction de deux dates : André Béranger avait 73 ans, non 72, et il est arrivé à la Villeneuve en 1973 et non pas 1975 qui est la date où il devient instituteur à l’école des Charmes.