Aux Géants, le plein de vide
La place des Géants, en juillet 2022. (photo : BB, Le Crieur de la Villeneuve)

Le Crieur publie des extraits d’un texte écrit par un habitant de la place des Géants. Vous pouvez aussi (re)lire l’article Commerces, quand t’es dans le désert, qui aborde la disparition des commerces à la Villeneuve.

L’absence de commerces, pourtant essentiels à la vie de tout quartier et dont nous sommes privés sur notre chère place des Géants depuis pas mal d’années déjà, se manifeste essentiellement par le triste spectacle de rideaux de fer constamment baissés. […]

Beaucoup de commerces ont disparu progressivement. Ils n’ont pas été remplacés, attristant plus encore un paysage pas bien folichon à l’origine. Sans le dynamisme des associations qui animent ce quartier, la survie serait plus sinistre qu’elle ne l’est à présent. Il est vrai aussi que les élus et autres prétendus responsables en charge ne sont pas confrontés à ces pénuries qui gangrènent notre environnement. Ils résident dans des endroits où il y a tout ce dont ils ont besoin.

Les vandalismes, dégradations et autres saccages causés par les incivilités et autres irrespects des règles de vie commune aggravent ce constat navrant. La déplorable réputation de ce quartier serait-elle due à ce que, comme certains voyous, même le béton est armé ? L’impression que cette situation ne va pas s’arranger, se confirme par la lente décrépitude qui investit peu à peu cet espace de vie pourtant très urbanisé. Pas mal d’appartements vétustes sont à la limite de l’insalubrité. […]

Toutefois, pour plus de vie encore, pour davantage d’attractivité, il faut une boulangerie-pâtisserie, et pourquoi pas un marché en plus de celui de l’Arlequin ? La camionnette EPISOL les vendredis après-midi ne suffit pas à tout ce dont on pourrait avoir besoin, même si elle est aussi bien un lieu de rencontre qu’une épicerie ambulante. […] Un point Poste, un relais-colis, un lieu où seraient disponibles une photocopiante, une imprimeuse, (son absence déprimerait presque…), un ordinateur connecté à internet pour ceux qui sont déconnectés. Bref, tous ces outils informatiques plus que nécessaires de nos jours, mais souvent difficilement maîtrisables et accessibles pour certains publics. […]

Un commerce alimentaire de proximité genre supérette, en remplacement du Lidl incendié il y a quatre ans, toujours en ruines et dont le besoin se fait cruellement ressentir, serait également plus que bienvenu ! […]

Et si en attendant la concrétisation de ces espérances, la réalisation de ces rêves, la Ville, la Métro, bref, un de ces trop nombreux éventuels interlocuteurs avait seulement l’idée de faire dessiner sur tant de murs gris et moches, par des étudiants aux beaux-arts ou des jeunes de ce quartier, pour le prix de quelques bombes de peinture, des fresques pour cacher un peu de cet horrible béton et repeindre ces fichus rideaux de fer ? Cap ? Pas cap ? On peut toujours rêver !