Coup de projecteur sur Kiap
Omar, Houcine et Ramoula, tous les trois bénévoles à Kiap, s’occupent du lieu d’accueil. (photo : Déborah Mougin, Le Crieur de la Villeneuve)

Présente sur le quartier depuis 25 ans, l’association KIAP est engagée dans le sport et favorise les échange dans le quartier. Son local, tenu par des bénévoles, sert de lieu d’accueil pour toutes les personnes souhaitant boire un thé ou parler de sport.

Taekwondo, aéroboxing, zen, yoga, jujitsu… Créée en 1992, l’association KIAP propose toutes ces activités. Avec seulement un salarié (une embauche en contrat aidé a été gelée, voir l’article Fin de partie pour les contrats aidés), l’association fonctionne surtout grâce aux 24 bénévoles engagés sur l’année pour faire tourner les différentes activités sportives et le lieu d’accueil, situé allée du Verderet. Brahim Wazizi, le directeur de la structure, explique : « À ses débuts, KIAP n’avait pas de lieu d’accueil. Le local était juste un endroit où les sportifs pouvaient se rencontrer ; en 2003, pendant la canicule, nous avons ouvert ce lieu pour distribuer de l’eau aux personnes qui en avaient besoin. Depuis, c’est devenu un lieu ouvert à tous, intergénérationnel, où les jeunes et les moins jeunes jouent aux cartes ou organisent des soirées. »

Dans le lieu d’accueil, ouvert tous les soirs, une vingtaine de personnes jouent aux cartes et aux dominos. Parmi eux, Houcine, Omar et Ramoula. Les deux premiers sont bénévoles depuis cinq ans à KIAP, Ramoula depuis 20 ans. Un engagement en faveur du sport et des jeunes : « On a envie d’offrir aux jeunes ce qu’on n’a pas eu quand on était gamin », à savoir un accès au sport et aux structures, à un prix abordable. Des jeunes viennent pour discuter de leurs problèmes, avoir les conseils des anciens : « Il y a énormément de potentiel chez les jeunes qui viennent nous voir ; il faut leur donner des possibilités d’évolution, dans le quartier comme à l’extérieur. »

« Certains de nos bénévoles devraient recevoir la légion d’honneur »

Omar est un ancien passionné de football ; il est devenu bénévole quand il a pris sa retraite. Après 40 années passées à vivre dans le quartier, il témoigne : « KIAP est une des seules associations qui dure ici ; elle est respectée des jeunes, puisque tout le monde a fait du sport avec nous, ou connaît quelqu’un qui y est allé : un frère, une cousine, un ami. »

Les trois responsables déplorent « un soutien insuffisant de la nouvelle municipalité » : il manque du matériel pour bricoler, de nouveaux appareils pour équiper la salle de sport ; la télé présente dans le local a été payée par les bénévoles et beaucoup font des dons ou pratiquent la récup’ pour l’association. En effet, bien que la mairie soutienne toujours l’association, la subvention pour l’année 2016 a été réduite presque de moitié par rapport aux années précédentes.

Pour toutes les personnes présentes, il est évident que KIAP doit survivre et continuer à se développer. Elle contribue à faire retomber les tensions dans le quartier, en offrant aux jeunes des possibilités d’écoute et d’activités sportives.