Ciné-Villeneuve présente Rumba
Le film Rumba, de Dominique Abel, Fiona Gordon et Bruno Romy, sera projeté lundi 10 avril 2017, à 20 heures (photo : image tirée du film)

Ciné-Villeneuve présente en projection, lundi 10 avril 2017, à 20 heures, à la salle polyvalente des Baladins, le film Rumba, de Dominique Abel, Fiona Gordon et Bruno Romy. Thèmes abordés, synopsis, avis, Ciné-Villeneuve vous raconte tout sur le film.

Le film

Résumé : Un couple tombe et se relève, retombe et se relève, reretombe puis se rerelève… Voilà en quelques mots l’histoire de Rumba, petite pépite belge aux couleurs vives, originale, tendre et poétique, pleine d’énergie et d’émotion à l’humour burlesque et comme le titre l’annonce, la danse y occupe une large place.

Synopsis : Fiona et Dom sont enseignants dans une école de campagne. Elle enseigne l’anglais, lui la gymnastique. Ils sont très amoureux et partagent une passion pour la danse latino. Les week-ends, ils écument les concours de danse de la région et croulent sous les trophées. Une nuit, de retour d’un concours, ils tentent d’éviter un suicidaire maladroit, planté au milieu de la route. Leur voiture s’écrabouille contre un mur. Et leur vie bascule alors dans le handicap : Fiona a perdu une jambe et Dom est devenu amnésique…

Les réalisateurs

2 D Abel & F GordonIls sont trois (faut-il être trois pour danser la rumba ?), Dominique Abel, le plaisantin de la bande ; Fiona Gordon, sa femme, diplômée en art dramatique à l’université de Windsor ; Bruno Romy, l’ex-prof de maths, gérant de supermarché, clown et régisseur de théâtre. Trois spécimens hauts en couleur qui affichent dynamisme et absence totale de conformisme sur l’écran du cinéma européen. Il y a d’abord le couple inséparable de Abel et Gordon, tellement inséparable qu’ils ont un article commun dans Wikipédia. Le premier est belge, la deuxième canadienne née en Australie. Ils sont au départ comédiens. Ils se rencontrent au début des années 1980 à Paris, puis installés à Bruxelles, ils se marient et fondent la maison de production Courage mon amour qui produira quatre spectacles dont ils sont auteurs, metteurs en scène et interprètes, et qui seront présentés dans de nombreuses tournées internationales.

Ils produisent et réalisent trois courts métrages avant de présenter en 2006 leur premier long métrage, L’Iceberg, en collaboration avec le troisième larron Bruno Romy. Leur deuxième film sera, Rumba, sorti en 2007, toujours à trois ainsi que La Fée, tourné en 2010. Par la suite le couple inséparable se sépare de Bruno Romy.

Abel et Gordon développent un comique visuel et burlesque très physique, dans la veine des clowns, des acteurs du cinéma muet, Buster Keaton, Max Linder ou Charlie Chaplin, ou encore de Jacques Tati ou des Deschiens.

Nota : Ne pas confondre avec une autre Dominique Abel, cinéaste et écrivaine française, née en 1962, qui a tout d’abord été danseuse, mannequin, modèle et actrice.

Les acteurs

Dominique Abel : Dom
Fiona Gordon : Fiona
Bruno Romy : le voleur de pain au chocolat
Philippe Martz : Gérard
Ophélie Anfry : une femme sur la place
Odile de Coligny : une enseignante
Claire Dubien : la boulangère
Louis Lecouvreur : le portier

Interview des réalisateurs

Plutôt que de digresser sur ce film tout droit sorti de l’univers burlesque des trois compères laissons-les s’expliquer interrogés par Mélanie Carpentier pour Evene.fr :

Quelle histoire nous raconte Rumba ?

Dominique Abel : C’est l’histoire d’un couple heureux abandonné par la chance. Le destin va leur jouer un tour et les faire trébucher et trébucher encore.

Que vouliez-vous montrer dans ce film ?

DA : Nous sommes un peu des clowns. Nous voulons faire rire les gens en montrant nos propres travers, notre fragilité et notre maladresse. Dans ‘L’Iceberg’, nous racontions la quête d’une femme qui se réveille un jour et a envie d’aller voir ailleurs si elle y est. Dans celui-ci, nos deux personnages sont très heureux, ce sont des passionnés de danse latino. Un jour, ils sont victimes d’un accident de voiture qui va les empêcher d’exercer leur passion et les faire dégringoler jusqu’au fin fond de la cave.

Fiona Gordon : Nous voulions exprimer une sorte d’optimisme inébranlable, l’espoir inépuisable de l’être humain. Notre couple représente le summum du bonheur.

Autre personnage, Gérard, le suicidaire. Que représente-t-il ?

DA : Gérard, interprété par Philippe Martz : c’est un suicidaire foireux. On ne sait pas pourquoi mais il est malheureux. Il essaie de se suicider mais rate à tous les coups. Il n’a pas de chance dans le suicide. (rires)

1 Les amoureuxQuel est le point commun à tous ces personnages ?

FG : Ils n’ont rien à dire sur leur vie. Ils sont beaucoup plus petits que le monde dans lequel ils évoluent. Ce monde, trop grand pour eux. Ils sont menés par le bout du nez. Il y a celui qui veut mourir et n’y arrive pas et ce couple qui veut vivre mais qui rencontre des obstacles.

Vous croyez que le couple parfait existe ?

DA : On est toujours dans l’imaginaire, jamais dans le naturalisme et l’humanité. C’est notre vision du couple parfait. Le bonheur c’est comme un gros artichaut, on doit enlever les feuilles pour voir si y a un coeur au milieu. Dans notre film, on part d’un gros artichaut tant qu’à faire, sinon ça va trop vite. A la fin il ne reste que l’amour, un peu égratigné mais bien vivant.

FG : Et puis si on est heureux au début, ce n’est pas parce que l’on croit aux couples heureux, c’est pour mieux tomber après. Nous montrons que le bonheur est éphémère. Nous mettons en scène deux situations extrêmes. Le bonheur est quelque chose que l’on doit attraper au vol.

Comment définiriez-vous votre style ? Quelles influences le nourrissent ?

Bruno Romy : On aime les clowns du cinéma muet qui jouent sur deux axes : un cinéma populaire, drôle et accessible et un cinéma d’auteur inventif et raffiné.

DA : Keaton, Chaplin, Laurel et Hardy. Ces comiques étaient très physiques. C’est la télé qui a rendu les comiques bavards. Elle était petite – encore qu’aujourd’hui il y a des écrans plats géants – donc on cadrait serré sur les visages. Alors, on s’est mis à parler. Ca a donné cinquante ans de stand-up comique. Nous, nous aimons observer les corps, car ils expriment énormément de choses. Notre jeu est centré sur le langage du corps. La narration est simple pour que le spectateur s’intéresse au jeu des acteurs. Cela ne nous empêche pas de parler – nous ne sommes pas des mimes – mais on souhaite se laisser entraîner par le mouvement.

D’où votre application à filmer les corps en mouvement ?

DA : On cherche notre propre manière de faire du cinéma. Nous ne suivons pas trop les codes traditionnels. Nous avons cet amour de la chorégraphie, du corps. On préfère les plans fixes qui permettent aux corps de parler, de s’exprimer et de donner son rythme. L’acteur aussi doit trouver son rythme. Si on ajoutait des mouvements de caméra : des gros plans, des zooms… C’est un rythme technique qui prendrait le dessus. C’est le corps qui doit bouger et non la caméra.

FG : La fixité de la caméra met l’accent sur le cadre et le contenu de l’image. On joue avec les entrées et les sorties, les arrière-plans.

La bande-annonce

 

Rumba
Comédie dramatique (France-Belgique), 2008
De Dominique Abel, Fiona Gordon et Bruno Romy
77 min
Lundi 20 avril 2017, à 20 heures, à la salle polyvalente des Baladins, 85 galerie des Baladins
Adultes : 5 € / soutien : 10 € / enfants et précaires : 1 €
Adhésion donnant droit à tous les films de la saison 2016-2017