Ciné-Villeneuve présente Le fils de Jean
photos: Sébastien Raymond

Ciné-Villeneuve présente en projection, lundi 16 octobre, à 20 heures, à la salle polyvalente des Baladins, le film Le fils de Jean, de Philippe Lioret. Thèmes abordés, synopsis, avis, Ciné-Villeneuve vous raconte tout sur le film.

Film

Philippe Lioret définit son film comme un « un polar familial ». Un jour, à son bureau, Mathieu, jeune cadre divorcé, apprend par téléphone que son père était québécois et son interlocuteur lui annonce qu’il vient de mourir et qu’il lui a légué un tableau. Il se précipite à Montréal deux jours avant l’enterrement, « pour voir qui c’était » et connaître ses deux demi-frères dont il vient aussi de découvrir l’existence.

À l’aéroport, il est accueilli sans aménité par Pierre, le meilleur ami de son père, homme bourru qui lui conseille de se faire discret et surtout de ne pas révéler son identité à la veuve et à ses enfants, déjà très secoués par cette mort accidentelle. On n’a retrouvé que la barque de Jean, retournée sur le lac qui bordait sa cabane. Un peu éberlué, Mathieu se laisse présenter comme « le fils d’un ami » venu passer quelques jours dans la Belle Province. Il participe aux recherches du corps que le lac ne restitue pas. Peu à peu, la curieuse présence de cet intrus, interrogateur et peu loquace, intrigue les deux frères, si différents, qui s’opposent violemment sur la question de l’héritage.

L’obligation de silence imposée à Mathieu vire au malaise, accentué par le mystère de cette disparition et le comportement de Pierre qui, peu à peu, change d’attitude. Que lui cache-t-on ? Mais Mathieu ne se révolte pas, ne déchire pas le voile qui recouvre son passé. Il accepte de refréner ses questions, ses élans, de ne pas faire état de son lien génétique avec ses hôtes. Invité dans la famille de Pierre, il se prend d’affection pour sa femme et sa fille. Pourtant, il le sent bien sans pouvoir l’exprimer, elles aussi semblent flotter dans une indécision de parole.

Photo 1 Inspiré par le roman de Jean-Paul Dubois, Si ce livre pouvait me rapprocher de toi, entre Montréal et la campagne québécoise où la nature étend son royaume, Philippe Lioret orchestre avec tact et délicatesse le ballet subtil de cette quête de père.

Le réalisateur

Philippe Lioret occupe une place singulière dans le cinéma français, alternant films sociaux et joyaux d’intimité. Cinéaste discret, il avance par touches, sans insister, ni expliquer. Le spectateur chemine avec les personnages et déduit de ce qu’il voit le sens profond de situations qui évoluent insensiblement. Philippe Lioret commence son parcours professionnel dans le domaine du son, filière plutôt atypique pour un futur réalisateur. Il participe ainsi, de 1980 à 1992, à une vingtaine de films comme assistant, puis ingénieur du son. En 1993, il passe à la réalisation en écrivant et dirigeant Tombés du ciel, avec Jean Rochefort, pour lequel il obtient le Prix de la mise en scène et celui du scénario au Festival de Saint-Sébastien.

Attaché à des acteurs fétiches, comme Jacques Gamblin, Sandrine Bonnaire puis Vincent Lindon, il choisit d’abord ses sujets en privilégiant la légèreté dans des thèmes profonds, comme dans Tenue correcte exigée (1997) et Mademoiselle (2000). En 2003, il tourne L’Équipier pour lequel il aura trois nominations aux César. En 2006, nouveau succès avec Je vais bien, ne t’en fais pas, qui décroche 5 nominations aux Césars dont meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario, et en obtient deux : meilleur espoir féminin pour Mélanie Laurent et meilleur acteur pour Kad Merad.

En 2009, il réalise Welcome, film engagé et sensible sur le thème des migrants, qui touche l’opinion et devient un succès public. Il obtient 10 nominations aux César dont meilleur film, meilleur réalisateur et meilleur acteur.

En 2010, il se mobilise pour la cause des travailleurs étrangers en situation irrégulière en grève aux côtés de nombreux cinéastes et artistes.

En novembre 2011 sort Toutes nos envies, librement inspiré du livre D’autres vies que la mienne d’Emmanuel Carrère, avec à nouveau Vincent Lindon, et Marie Gillain, nommée aux Césars pour ce film.

Enfin en 2016 il réalise Le fils de Jean. 

Roman dont le film s’inspire

Le livre

Résumé : « C’est à ce moment-là, je crois, que je décidais de partir pour un voyage dont j’ignorais la destination et la durée. J’étais désargenté, désenchanté. Mais je voulais me replonger dans le courant de la vie, me battre pour ou contre quelque chose, retrouver l’envie du bonheur et le goût de la peur, lutter contre la force des vents, éprouver la chaleur, le froid, casser des cailloux et, s’il le fallait, creuser les flancs de la terre. »

Bande-annonce

Le fils de Jean
Comédie dramatique, (France-Canada), 2016
De Philippe Lioret
98 minutes
Lundi 16 octobre, à 20 heures, à la salle polyvalente des Baladins, 85 galerie des Baladins
Adultes : 5 € / soutien : 10 € / enfants et précaires : 1 €
Adhésion donnant droit à tous les films de la saison 2017-2018