Tournée de ramassage avec la Régie
Les ramasseurs de la Régie de quartier en action, en bas du 120 galerie de l’Arlequin. (photo : BB, Le Crieur de la Villeneuve)

Parmi les rares à encore travailler en extérieur dans la Villeneuve, les ramasseurs d’encombrants de la Régie de quartier ne chôment pas depuis le début du confinement.

Devant leur local de l’allée des Frênes, peu après 8 heures, les salariés de la Régie s’activent. Un tour de quartier pour ramasser les déchets encombrants qui traînent ça et là, le plus souvent abandonnés en bas des montées ou dans les coins des parkings. Au 120 galerie de l’Arlequin, c’est un canapé et un matelas qui sont ainsi récupérés. « Depuis le début du confinement, on ramasse encore plus de déchets. », explique Kamel, un des ramasseurs. Un peu normal avec la fermeture des déchetteries depuis le début du confinement et les restrictions de déplacement. « C’est pareil pour les sacs poubelles jetés par les fenêtres, ça a augmenté. », ajoute Adnane, le responsable du service Encombrants à la Régie.

Les ramasseurs de la Régie dans la crique centrale de l’Arlequin. (photo : BB, Le Crieur de la Villeneuve)

« Nous, on n’a pas lâché. », se félicite Adnane. Alors que nombreux sont les services publics qui ont fermé ou exercé, légitimement, leur droit de retrait, son service est, avec ceux des espaces verts et de la propreté urbaine de la Ville, un des seuls qui travaillent encore en extérieur dans le quartier. « C’est une certaine forme de solidarité. Il ne faut pas rajouter de la misère à la misère en ne ramassant pas les encombrants. C’est presque comme si on protégeait le quartier et ses habitants. Et puis on se dit que le coronavirus va moins se propager si on désinfecte bien. », explique Adnane.

Pourtant, la tâche est particulièrement complexe depuis le confinement. Jusqu’à présent, les ramasseurs de la Régie emmenaient les encombrants à la déchetterie des Peupliers, toute proche. Mais tous les lieux de collecte ont fermé à cause de la pandémie. « C’était impossible de fonctionner pour nous. On ramassait les déchets mais on ne savait pas où les déposer… », raconte Adnane. Les encombrants ont donc été laissés dans le camion, le temps de trouver une solution, surtout que « la Métro ne voulait rien entendre… » au problème de la Régie.

La Ville de Grenoble et la Régie ont finalement pu trouver un arrangement avec… un opérateur privé, Veolia, qui gère une déchetterie réservée aux professionnels au marché d’intérêt national (MIN, rue des Alliés). Depuis, la Régie y dépose, au prix fort, les encombrants du quartier.

Un malheur n’arrivant jamais seul, l’emblématique camion orange de ramassage des encombrants de la Régie a été incendié quelques jours avant le confinement. Mais il en faut plus pour faire plier l’équipe de ramassage. « Ce moment difficile remobilise l’équipe ! », analyse Adnane. « Dans notre tête, on n’est pas en train de travailler, on est en train de faire le bien ! »