Petits Arlequins, grandes victoires
Les mamans membres du bureau de la crèche associative Les Petits Arlequins, aux Baladins. (photo : BB, Le Crieur de la Villeneuve)

Les parents de la crèche associative Les Petits Arlequins, sur la place des Géants, se sont mobilisés pour obtenir plus de sous. La lutte paye.

La petite crèche domine le bout de la place des Géants, à deux pas de l’école des Trembles et du centre de loisirs. Les Petits Arlequins. Elle porte encore le nom du quartier où elle a été créée. « C’est la première crèche parentale en France ! Elle a été ouverte en 1973, au 110 galerie de l’Arlequin, par six amis du quartier, comme crèche sauvage. Elle est aux Baladins depuis 2006. C’est une crèche de quartier mais on accueille tous les enfants de Grenoble et de l’agglo. », raconte Nasrine Batebi, directrice de la crèche depuis 20 ans.

C’est surtout une crèche associative à gestion parentale. « Ça veut dire que les parents s’impliquent dans la vie courante de la crèche » explique Émilie Noël, ancienne présidente et actuelle trésorière des Petits Arlequins. Les cinq crèches associatives de la ville (Les Mahou-Minauds, Pom Flore et Alexandre, Les Loupiots, La Trottinette et Les Petits Arlequins) sont moins bien loties que la trentaine de leurs consœurs municipales. Mais elles sont mobilisées et ont créé un collectif en 2013.

« On s’est aperçu qu’il y avait des grandes disparités de financement municipal entre les différentes crèches associatives : on recevait depuis longtemps 2000 € par enfant, par an, alors que d’autres avaient plus de 4000 €. », détaille Émilie Noël. De plus, « une employée de la Caf s’est rendue compte qu’on ne bénéficiait pas du contrat enfance jeunesse [dispositif qui permet un meilleur financement de la Caf], alors qu’on aurait dû. Elle nous l’a accordé. » Le collectif a réclamé les critères d’attribution de financement municipal auprès de la mairie, « qui n’en n’avait pas ». « Les négociations ont été dures » se souvient l’ancienne présidente, « la mairie a alors décidé de tout remettre à plat. »

En juin 2018, suite à cette « bonne mobilisation », Les Petits Arlequins ont obtenu une plus grosse enveloppe de la mairie et l’équité a été instaurée entre toutes les crèches associatives (3700 € par enfant par an de financement municipal). « Nous avons pu recruter un nouvel employé et pérenniser un poste. Mais ça compense tout juste la perte d’un contrat aidé. » La crèche compte maintenant neuf salariés, pour 20 enfants. Depuis cette année, elle peut accueillir des enfants malentendants ou dont les parents le sont.