L’au revoir aux boulangères
Romuald Bouvet, un des gérants de la boulangerie, et les vendeuses Viviane et Yasmine (cachée par les fleurs) ont été chaleureusement applaudis par les habitants. (photo : BB, Le Crieur de la Villeneuve)

Les Villeneuvois ont été un peu pris de court. La boulangerie Arlequin, sur la place du marché, fermera définitivement le 31 décembre 2021. Des habitants ont dit au revoir aux boulangères et se sont plaints du manque de commerces.

Dimanche 19 décembre, une trentaine d’habitants se sont réunis pour dire au revoir, en chanson, aux vendeuses de la boulangerie de la place du marché. Un au revoir qui ressemble plus à un adieu car la boulangerie fermera définitivement le 31 décembre prochain.

La fermeture devait intervenir en mars 2022, mais les gérants ont décidé de l’avancer au 31 décembre, pour coïncider avec la fin d’année fiscale. Le local sera détruit en avril 2022, dans le cadre du réaménagement des commerces de la place du marché (lire l’article Les commerçants recherchent leur place).

Un nouveau local devrait ouvrir début 2023, à l’emplacement de l’ancien Yaz café (en bas de l’aile sud du 110 galerie de l’Arlequin). Si la Métro a bien proposé aux boulangers actuels de s’y installer, ceux-ci ont refusé. Un des associés part à la retraite, l’autre se lance dans de nouveaux projets. Surtout, « on nous demande de réinvestir 300 000 € dans la nouvelle boulangerie, ce n’est pas tenable. », déplore Romuald Bouvet, un des gérants. Un investissement qui n’est pas couvert par l’indemnité d’éviction accordée par la
Métro, qui s’élève à 129 000 €.

Suite au refus des gérants de rempiler, la Métro doit trouver un autre boulanger pour occuper le nouveau local. Le quartier restera donc au moins un an sans boulangerie, ce qui, pour un quartier de 10 000 habitants, est un gros manque. Une solution provisoire a été trouvée : les boulangers actuels assureront un dépôt de pain temporairement chez Hamouda Seoud, le primeur de la Villeneuve, tous les matins (sauf le lundi) et au bureau de tabac de la place du marché tous les matins et après-midis.

Quant aux deux vendeuses de la boulangerie Arlequin, Yasmine et Viviane, les boulangers l’ont promis, pas de chômage pour elles : « Si elles souhaitent rester, elles seront mutées dans nos autres points de vente. »