La Villeneuve, 50 ans de photos, épisode 4 : la parking silo 3

Pour ce quatrième épisode des photos de la Villeneuve, Le Crieur se penche sur la crique centrale de l’Arlequin, plus particulièrement sur un monstre de béton disparu, le parking silo 3. Oui, tout un numéro sur un parking silo. Si si, vous allez voir, ça va être intéressant !

Comment construire suffisamment de places de parkings pour 1800 logements sans bétonner tout le quartier ? En construisant des parkings en silo ! À l’Arlequin, quatre furent construits de 1972 à 1973, numérotés du sud au nord de 1… à 5. Le silo 2, programmé dans la crique sud, ne fut jamais édifié. Ils furent réalisés par la ville de Grenoble, avec un emprunt auprès d’une filiale de la Caisse des dépôts et consignation.

Semi-enterrés, vastes d’environ 350 places (libres ou en boxes), trois des parkings silos abritaient des écoles sur leur toit. Le sommet du parking silo 3, en plein centre de la crique centrale, le plus proche des immeubles, fut laissé libre. Un système de passerelles reliait les silos entre eux et les silos aux immeubles d’habitation.

Avec leur architecture proche du bunker, les silos n’étaient pas vraiment des canons de beauté mais ils avaient néanmoins l’intérêt esthétique d’adoucir la vue sur l’Arlequin et en casser l’effet muraille, comme des collines devant des montagnes. Les incendies réguliers de voiture n’ont cependant pas aidé à en faire des lieux réjouissants.

Le toit du parking silo 3 fut le terrain d’activités des écoles maternelles des Bouleaux et des Charmes. Les jardinières étaient entretenues par les espaces verts de la Ville. Mais cet entretien fut abandonné après la fermeture des écoles, au début des années 2000. Le toit du parking silo 3 devint un terrain de jeux pour les enfants comme pour les chats. La végétation resta en jachère une dizaine d’années, avant que des habitants ne se réapproprient les jardinières pour en faire des jardins partagés. Pendant quelques années, le toit du silo fut un espace de sociabilisation. Les premiers ateliers de rue de Mme Ruetabaga, avant même la création de l’association, s’y sont ainsi tenus.

N’ayant plus vraiment d’utilité, les parkings silos 3 et 4 furent démolis en 2017 pour laisser place à un espace libre temporaire qui, comme souvent, dure à n’en plus finir. Triste crique centrale désormais, avec sa pelouse clairsemée, ses maigres arbres et sa fontaine hors d’usage. Vivement la réhabilitation de la place !