Grand débat, et après ?
Un débat dans le cadre du « grand débat national » a eu lieu à la Villeneuve le 7 mars 2019. (photo : BB, Le Crieur de la Villeneuve)

La Villeneuve s’est inscrite dans le « grand débat national », consultation lancée par le gouvernement pour tenter d’émousser la mobilisation des Gilets jaunes.

Jeudi 7 mars, salle 150, une trentaine de personnes ont participé à une discussion, dans le cadre du « grand débat national », sur le thème des impôts. Un débat en mode Villeneuve, c’est-à-dire plutôt ancré à gauche. Les références sont le journal Alternatives économiques, critique du néolibéralisme, et les propositions de Thomas Piketty, auteur du Capital au XXIe siècle et promoteur du revenu universel.

Justice sociale et meilleure répartition des richesses ont été les grands axes de revendication évoqués jeudi : augmenter sérieusement les salaires, rétablir l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), jugé « symboliquement fort », taxer davantage les héritages hors résidence principale, fusionner la CSG et l’impôt sur le revenu, refonder l’assiette des taxes d’habitation et foncière (les Villeneuvois·es paient une taxe d’habitation supérieure aux résidents de certains quartiers du centre, Le Crieur en avait parlé dans cet article), lutter contre l’évasion fiscale.

Le débat à Villeneuve semble avoir été à l’image des débats dans le reste de la France. Par la voix de son directeur Martial Foucault, le Cevipof, le labo de recherche sur la vie politique de Sciences Po Paris, estime « qu’on y observe une surreprésentation des hommes, peu de minorités visibles [sic], peu de jeunes » et que « la plupart du temps, ces débats ne constituent pas de grands moments de démocratie délibérative ». Plein de bonnes propositions ont certes émergé, mais pour quel effet ? Après avoir conclu le « grand débat » le 15 mars, le gouvernement a promis des propositions de réformes « jusqu’à l’été ». Les habitants des quartiers populaires subissent
assez l’enfumage des réunions de participation sans réel pouvoir d’agir pour ne pas trop en espérer.