Ciné-Villeneuve présente U
Le film U, de Serge Élissalde et Grégoire Solotareff, sera projeté mercredi 18 décembre, à 15 heures, à l’Espace 600.

Ciné-Villeneuve présente en projection, mercredi 18 décembre, à 15 heures, à l’Espace 600, le film U, de Serge Élissalde et Grégoire Solotareff. Thèmes abordés, synopsis, avis, Ciné-Villeneuve vous raconte tout sur le film.

Synopsis

U est un film d’animation avec la technique du dessin animé et des décors à l’aquarelle. Il est le fruit d’une nouvelle collaboration entre l’auteur de livres pour enfants Grégoire Solotareff et le réalisateur Serge Élissalde, trois ans après Loulou, un film d’animation qui avait rencontré un vif succès lors de sa sortie en salles en 2003, au sein d’un programme baptisé « Loulou et autres loups ». Mais si Loulou était tiré d’un ouvrage de Solotareff, U est une création originale, conçue dès le départ pour le grand écran. Ce projet date d’avant Loulou mais les producteurs avaient préféré commencer par le format court avant de se lancer dans le long métrage.

Le titre U fait référence au mot Unicorne, nom originaire latin de la licorne. Mais ce n’est pas tout, précise Solotareff : « U aussi comme la naissance du personnage grâce aux pleurs d’un enfant, grâce aux “uh, uh, uh” de Mona au début du film. Les pleurs de l’enfant sont un peu le baptême de U. Le drame provoque finalement la rencontre la plus importante de la vie de Mona. U c’est aussi un nom difficile, donc intéressant. Facile à retenir et point de départ de plein de possibilités de jeu de mots. On ne s’en est pas privé d’ailleurs dans le film… » Initialement, le film avait pour titre Coolcat.

C’est une comédie sentimentale évoquant l’adolescence, les relations humaines, l’amitié et la découverte de l’amour. Dans un monde imaginaire, une jeune adolescente nommée « princesse Mona » vit chez ses parents adoptifs, Goomi et Monseigneur, une vieille ratte et son fils, un rat mâle ventru, tous deux aigris et méchants. Ils habitent dans un vieux manoir taillé dans la pierre, sur une falaise au bord de la mer, à proximité d’une forêt luxuriante et multicolore. Lassée par ces parents peu amènes, Mona, qui ne rêve que d’amis et d’amours, dépérit. Un jour, elle voit apparaître dans sa demeure une petite licorne (animal fabuleux avec un corps de cheval et une longue corne torsadée) blanche aux yeux bleus prénommée U, qui vient pour l’aider. U devient la première amie de Mona, qui lui confie ses questionnements plus ou moins profonds ou futiles sur son corps, sa beauté, l’amour, l’avenir…

Quelque temps après, U et Mona rencontrent les Wéwés, une famille de musiciens venue s’installer dans les environs. Ils sont menés par Baba et Mama, un couple de lapins, mais le groupe comprend également Lazare (un lézard vert courtaud au nez énorme), Rouge (un loup violoniste), Mimi (une souris) et un chat guitariste mélancolique dénommé Kulka. Dès lors, U encourage Mona à s’épanouir en se liant d’amitié avec les nouveaux venus, tandis que Monseigneur et surtout Goomi les considèrent avec méfiance. Un jeu complexe de relations se met alors en branle. Mona est vite attirée par Kulka, mais ce dernier ne laisse pas U indifférente non plus, alors même que la jeune licorne s’est vite liée d’amitié avec Lazare. Monseigneur, de son côté, se met à fréquenter les artistes et commence vite à flirter avec Mama, mais celle-ci est déjà mariée. L’affection soudaine de Monseigneur pour des étrangers a le don d’agacer prodigieusement Goomi, car son fils semble échapper peu à peu à son contrôle, et elle ne tarde pas à commencer à comploter pour chasser les Wéwés. Le bouillonnement des sentiments au sein du petit groupe est l’occasion pour plusieurs des personnages adolescents de découvrir des sentiments nouveaux ainsi que la sensualité. L’amitié entre Mona et U n’est pas seulement menacée par leur possible rivalité, mais aussi par le fait qu’U n’est présente aux côtés de la jeune chienne que pour un temps limité : dès lors que Mona se sent plus épanouie, il est temps pour U de repartir.

Les auteurs

Grégoire Solotareff

Grégoire Solotareff (DR)

Grégoire Solotareff, dessinateur, romancier, illustrateur et plasticien français, est né en 1953 à Alexandrie, en Égypte, d’un père médecin d’origine libanaise et d’une mère peintre et illustratrice d’origine russe, Olga Lecaye. Grégoire Solotareff vécu ses premières années en Égypte, avant de quitter Alexandrie en 1956 pour le Liban. Ce n’est qu’en 1960 que la famille s’installe en France. L’enfance de Grégoire Solotareff est marquée par une grande liberté d’expression artistique. Scolarisé tardivement à l’âge de douze ans, le dessin et la création ont toujours été extrêmement présents dans son quotidien, ce qui ne l’empêchera pas de faire de brillantes études de médecine et d’exercer ce métier pendant sept ans, de 1978 à 1985.

La carrière de dessinateur de Grégoire Solotareff commence en 1985 aux éditions Hatier. Parait en parallèle à L’École des loisirs la série Monsieur l’Ogre, qui marque le début d’une longue et fructueuse collaboration avec l’une des plus prestigieuses maisons d’édition française de livres pour la jeunesse. Grégoire Solotareff est un auteur très prolifique. Depuis 1985, il a publié plus de 100 livres Pour une bibliographie complète, voir le site du Centre national de la littérature pour la jeunesse (BNF).

Grégoire Solotareff raconte : « En fait cette histoire de Licorne est née bien avant Loulou. J’avais déjà écrit une base de scénario en 2000. C’est une inspiration qui me vient de l’enfance. En 1960, quand je suis arrivé en France, j’avais visité avec mes parents le musée de Cluny où j’avais admiré la tapisserie de la dame à la Licorne. Cet animal est resté profondément dans ma tête. Plus tard, en lisant des choses sur la Licorne, symbole de la protection de la jeune fille vierge, j’ai eu envie de raconter, à travers elle, une histoire de séparation au moment de la rencontre de l’amour. Je souhaitais que les personnages évoluent au fur et à mesure de leurs drames et de leurs bonheurs. Il m’a semblé évident que les livres que je fais d’habitude étaient un peu petits pour raconter une telle histoire à tiroirs. J’avais besoin d’espace et j’ai eu très rapidement en tête l’idée d’en faire un film. »

Serge Élissalde

Serge Élissalde est un réalisateur (15 films) et quelques fois producteur de films d’animation français, né le 30 juillet 1962 à Besançon. Il dessine avec application dès l’âge de 3 ans. Il étudie le dessin et la peinture en section arts plastiques à la faculté de lettres de Bordeaux. Il enseigne ensuite le dessin en collège pendant deux ans. En 1986, il s’installe à Paris. Sa virtuosité de dessinateur le fait remarquer par l’équipe qui s’apprête à lancer la revue littéraire NYX et il se voit confier la réalisation de couvertures et l’illustration de nouvelles pour les trois premiers numéros. Il décide de se former en autodidacte aux techniques d’animation et commence par la réalisation d’un court-métrage en solitaire, Le Balayeur, qui lui prend quatre ans, et qui est immédiatement un succès : il est primé à Hiroshima et à Los Angeles,

Il co-crée ensuite sa propre structure professionnelle, « L’Atelier d’anim », et collabore parallèlement à sa production personnelle à de très nombreuses productions d’animation, comme Le monde est un grand Chelm, Rahan, Sharky et Georges, Bob et Scott, la série Les Aventures d’une mouche adaptée de la bande dessinée de Lewis Trondheim, Astérix et le Coup du menhir, Tintin, etc.

Il réalise ensuite avec Grégoire Solotareff le long métrage U, avec qui il avait déjà collaboré pour le moyen métrage Loulou en 2003.

Depuis 2012, il a réalisé deux nouvelles séries jeunesse : C’est bon, une série pédagogique sur la voix de Jean-Pierre Coffe, et Boris, l’adaptation des livres de Mathis. Toujours animateur, il collabore entre autres à Betty’s Blues et Mademoiselle Kiki et les Montparnos. En février 2014, Mademoiselle Kiki reçoit le César du meilleur court métrage d’animation lors de la 39e cérémonie des César. En tant qu’illustrateur, Il sort en 2013 son 1er roman jeunesse, L’Enfant sur la digue, sur un texte d’Éric Wantiez.

Avec U, l’intention de Grégoire Solotareff était de signer un « drame psychologique pour enfants ». Il explique : « Mes enfants m’ont souvent posé des questions sur la mort, sur la séparation, sur l’amour. Je n’ai jamais évité d’y répondre, au contraire j’avais envie de parler de cela mais sans que cela soit désespérant, ni exagérément joli ou plein de fleurs. La vie est la vie. On m’a souvent dit que ma manière de m’adresser aux enfants est un peu adulte mais les enfants ne sont pas des sous-adultes. Ce sont des personnes à qui il faut parler et même s’ils ne comprennent pas tout et si quelques mots leur échappent, ce n’est pas grave si globalement ils en retirent une émotion. Je crois aux histoires tout simplement. Et chacun, enfant ou adulte, y prend sa nourriture. Ce film est surtout une histoire d’amour et les histoires d’amour sont éternelles, elles commencent extrêmement tôt, même à trois ans dans leur côté romantique ou romanesque… L’idée du passage de l’enfance à l’adolescence me plaît, elle implique la découverte de la vie, la perte de l’enfance. C’est un carrefour qui m’intéresse, c’est le vrai sujet du film. »

La bande-son

Musique : Sanseverino

Les deux réalisateurs contactent le studio de production pour évoquer le sujet et mentionnent Sanseverino dont ils apprécient la musique. L’artiste n’est contacté au départ que pour composer une chanson originale ; il répond ne pas avoir le temps et se contente dans un premier temps de modifier l’une de ses chansons, le Swing du nul, pour l’adapter au film. Cependant, au fil des discussions, il s’intéresse de plus en plus au projet. Il commence à noter des idées de compositions et demande finalement aux réalisateurs de le laisser composer toute la musique du film et les premières images qu’il en voit achèvent de le convaincre. Sanseverino compose ainsi finalement toute la musique du film, et assure en plus la voix de doublage française du chat Kulka.

Doublage

Pour le doublage des personnages, des acteurs très connus de théâtre, cinéma et télévision sont mobilisés :

  • Vahina Giocante : U, douce licorne venue aider Mona.
  • Isild Le Besco : Mona, jeune princesse chienne, fille adoptive de Monseigneur et Goomi.
  • Sanseverino  : Kulka Wéwé, chat guitariste qui tombe amoureux de Mona.
  • Guillaume Gallienne : Lazare Wéwé, lézard bavard, bon ami de U.
  • Marie-Christine Orry : Goomi, rate acariâtre à la voix odieuse.
  • Jean-Claude Bolle-Reddat : Monseigneur, rat âgé, fils de Goomi qu’il redoute, grincheux mais gentil.
  • Bernard Alane : Baba, lapin, le compagnon de Mama, le « père » des Wéwés.
  • Bernadette Lafont : Mama, lapine, la « mère » des Wéwés, dont les riches « appâts » attirent Monseigneur.
  • Maud Forget : Mimi Wéwé, souris, la « sœur » de Kulka, Rouge et Lazare.
  • Artus de Penguern : Rouge Wéwé, loup violoniste.

Le livre

Grégoire Solotareff, après la sortie du film, a publié un livre et, contrairement à la plupart des livres tirés de films, ce livre a fait l’objet de soins particuliers puisque pour des questions de qualité, l’auteur a tenu à redessiner toutes les images. Et, même si, faute de place, la psychologie des personnages n’est que survolée, ce livre est un très bel objet. Certains le donnent à partir de 3 ans, d’autres de 7 à 10 ans. Que voilà un beau cadeau de Noël pour vos enfants ou petits-enfants !

Il existe en deux versions :

a – Livre plus large que haut avec l’image page de droite et le texte page de gauche sur fond blanc. Prix 17,30 euros.

b – Livre plus haut que large, avec image et texte sur les deux pages : image en haut sur les 5 sixièmes de la hauteur et texte en bas sur un sixième, sur fond noir. Prix 19,80 euros.

Le livre sera sans doute en vente lors de la projection du film ; et il est en vente en librairie.

Critiques

Lors de sa sortie en France, U reçoit un excellent accueil dans la presse. Le site AlloCiné (www.allocine.fr) confère au film une note moyenne de 4,3 sur 5, fondée sur 20 critiques parues dans la presse généraliste ou spécialisée. Les notes des spectateurs, toujours d’après Allociné, sont moins bonnes : pour 494 notes la moyenne n’est que de 2,9.

Une critique de spectateur : « U !! Déjà… le titre…Hum…Un titre spécial pour un film encore plus spécial. Une histoire abracadabrante de licorne machin qui fait des trucs bidules… les enfants car il y a un ton, des voix, des répliques, une maturité, une histoire, et on en arrive à se dire : mais ça déchire ce truc. Et on ne quitte plus l’écran. »

Le Parisien par Renaud Baronian : « Le dessin est original et novateur, le scénario enlevé, tendre et fascinant. Le tout appuyé par un doublage aux petits oignons (…) A voir absolument. »

Libération par Eric Loret : « L’impression qu’on en retire est celle du flottement, monde (é)mouvant, indéterminé. Et enchanté par la musique de Sanseverino. »

TéléCinéObs par Elodie Lepage : « Voix impeccables (mention spéciale à Isild Le Besco et à Vahina Giocante), Bande Originale enlevée de Sanseverino, scénario malin et décors superbes : un beau coup d’essai. »

La bande-annonce

U
Film d’animation (France), 2006
De Serge Élissalde et Grégoire Solotareff
Avec les voix de Vahina Giocante, Isild Le Besco, Sanseverino
75 min
À partir de six ans
Séance à 1 € pour tout le monde.