Ciné-Villeneuve présente L’année où mes parents sont partis en vacances
Le film L’Année où mes parents sont partis en vacances sera projeté lundi 23 avril, à 20 heures. (photo : image extraite du film)

Ciné-Villeneuve présente en projection, lundi 23 avril, à 20 heures, à la salle polyvalente des Baladins, le film L’année où mes parents sont partis en vacances, de Cao Hamburger. Thèmes abordés, synopsis, avis, Ciné-Villeneuve vous raconte tout sur le film.

Le synopsis

En 1970, à la veille de la Coupe du monde de football, Daniel Stern et sa femme Miriam, un couple d’activistes, quittent Belo Horizonte, pour « partir en vacances ». En réalité, ils fuient la dictature, décidés à confier Mauro, leur fils de 10 ans, à son grand-père Mótel, qui habite un quartier populaire où cohabitent juifs et Italiens. Pressé, le couple laisse l’enfant sur le perron. C’est alors que surgit le voisin, Shlomo, qui apprend à Mauro que Mótel vient de succomber à une crise cardiaque. Livré à lui-même, sans savoir si ses parents seront de retour à temps pour le match d’ouverture de la coupe, le jeune garçon apprend à connaître la communauté haute en couleur du quartier juif de Sao Paulo et se fait de nouveaux amis. Dans le même temps, il est le témoin des émeutes et de la répression policière qui rythment la vie du quartier…

Image extraite du film

Image extraite du film

Ce que le réalisateur réussit le mieux, c’est la peinture d’une société pour qui le foot devient le seul rêve de liberté possible. 1970, c’est l’année où Pelé fait des miracles, où le Brésil, de match en match, se rapproche de la Coupe du monde qu’il finit par remporter. Une dérision légère plane sur ce film sensible où la gravité reste constamment présente, mais en coulisses.

Le film

Sur le site Allociné, Cao Hamburger explique ses intentions : « La Coupe du Monde, cette année-là, fut l’une des plus spectaculaires… Cet évènement permet d’instaurer au premier plan du récit une émulation collective. En revanche au second plan, le contexte politique crée une atmosphère oppressante et tendue. C’est la duplicité et l’ambiguïté de cette situation qui m’intéressaient ; la contradiction des sentiments, d’un côté la joie, de l’autre la terreur d’un régime et surtout rappeler la tragédie que nous avons tous vécue à cette époque. »

Souvenirs d’enfance : Ce film s’inspire d’une mémoire collective. En effet, le scénario est truffé de souvenirs liés à l’enfance du réalisateur Cao Hamburger, (ce n’est pas un hasard si le film se déroule dans le quartier italo-juif de Sao Paulo), du coscénariste Cláudio Galperin et des autres membres de l’équipe.

Le choix de l’acteur principal, l’enfant de 10 ans, Michel Joelsas : Le personnage de Mauro, incarné par Michel Joelsas, est présent dans plus de 99 % des plans, c’est une véritable performance pour un enfant de cet âge. « La première fois que Patricia Faria, notre directrice de casting, a rencontré Michel Joelsas, raconte le réalisateur Cao Hamburger, elle a été bluffée par l’énergie et l’intelligence de son jeu. Michel a une conscience innée du rythme et c’est ce qui lui a permis de tenir tout le film. »

Le Brésil et la Coupe du monde : Le Brésil a remporté cinq fois la Coupe du monde de football : en 1958, 1962, 1970, 1994 et 2002. En juin 1970, elle s’est déroulée au Mexique et l’équipe nationale brésilienne a brillé notamment grâce à une génération d’attaquants mythiques parmi lesquels Pelé, Gérson, Jairzinho, Rivelino et Tostão…

La solitude du gardien de but : Le jeune Mauro joue le rôle du gardien de but, une fonction dont le symbolisme est très fort dans ce film comme l’explique le réalisateur Cao Hamburger. « J’ai moi-même été gardien de but et j’ai souvent ressenti cette solitude. Un gardien de but est le seul à pouvoir prendre le ballon dans ses mains, le seul qui n’attaque pas, qui ne marque pas de but, qui défend son territoire et qui parfois devient un héros. C’est un joueur qui n’a pas le droit à l’erreur et qui, s’il échoue, devient « l’homme à abattre ». Ce n’est pas une place facile. Au Brésil, on dit que la vie de gardien de but est tellement difficile que même l’herbe ne pousse pas là où il joue. »

L’Année où mes parents sont partis en vacances a été présenté en sélection officielle, en compétition, à la Berlinale 2007 et au Festival de Rio de Janeiro, où il a remporté le Prix du public.

Le réalisateur

Le réalisateur Cao Hamburger (photo : droits réservés)

Le réalisateur Cao Hamburger (photo : droits réservés)

Carlos Império Hamburger, plus connu sous le nom de Cao Hamburger est né en 1962 à Sao Paulo. Il est le fils d’un physicien d’origine juive allemande et d’une mère italienne. Il est scénariste et réalisateur de films et de séries télévisées. Il a tourné une série de courts métrages en super 8 entre 1982 et 1985, et a réalisé plus de 200 clips publicitaires. Il s’est fait connaître comme un des créateurs de Castelo Rá-Tim-Bum, une série de programme pour enfants de la chaîne culturelle de télévision de São Paulo, qui donnera naissance au film du même nom, son premier film, qui sera un des films pour enfants le plus populaire au Brésil. Il a été aussi un des deux réalisateurs de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Rio de Janeiro en 2012. L’Année où mes parents sont partis en vacances est son deuxième long métrage.

Les références cinématographiques de Cao Hamburger sont multiples et s’inscrivent dans des genres très éclatés. « C’est assez emblématique de ma génération, confie-t-il. J’aime le travail de Stanley Kubrick, Sergio Leone, Federico Fellini, Steven Spielberg, Charles Chaplin, Emir Kusturica, le cinéma japonais, argentin, Wim Wenders et Fernando Meirelles… » A signaler que ce dernier est producteur de ce film.

Après ce film, il a réalisé un autre film, Xingu, en 2012 et une série de télévision.

Les bandes-annonces

L’année où mes parents sont partis en vacances (O ano em que meus pais saíram de férias)
Drame, Brésil, 2006
De Cao Hamburger
Avec Michel Joelsas, Germano Haiut, Daniela Pepszyk