Au 50 place des Géants, des locataires mobilisés

Lassés de ne pas être écoutés par leur bailleur social, les locataires du 50 place des Géants se sont montés en comité.

« On a fait beaucoup de réunions, mais il n’y a rien eu de concret. Quand on essaye de contacter Actis, il ne se passe rien, surtout depuis qu’il y a un nouveau directeur d’agence… » Réunis dans le hall de leur immeuble, lundi 12 octobre, les locataires du 50 place des Géants fulminent contre leur bailleur social. Ils et elles énumèrent la liste des choses qui ne vont pas : « C’est un vieil immeuble, ça manque de confort. L’isolation des appartements est mauvaise, il fait froid en ce moment dans les apparts. » « Les portes d’entrées sont cassées, elles sont toujours ouvertes, les interphones ne marchent pas. » « Les lumières dans les escaliers ne marchent pas non plus. » « Quand il pleut, le hall d’entrée est inondé. L’eau va jusqu’aux ascenseurs qui du coup tombent en panne. » « Il y a du pipi dans l’ascenseur. J’ai honte quand je fais venir ma famille ici. », racontent Nourine, Mana et Saïdi, locataires respectivement depuis 34, 15 et 5 ans.

Face à l’inaction de leur bailleur social, Actis, certains habitant·e·s ont décidé de créer un comité de locataires, accompagné par l’association Planning. « Actis a accusé réception de la démarche de création du comité. Maintenant, le but est de faire adhérer les habitants et de faire remonter les problèmes. », explique David Bodinier, de Planning, « la prochaine étape sera de faire venir le bailleur ici. Les bailleurs sociaux sont les gestionnaires, pas les décideurs. » Les locataires ne disent pas l’inverse : « Quand quelque chose ne va pas, Actis rejette la responsabilité sur les locataires, ce n’est pas à nous de faire à leur place… » Grâce à une application sur smartphone, les locataires peuvent déjà partager des photos des situations anormales dans l’immeuble.

Le comité devrait également permettre d’atténuer « les tensions entre locataires », notamment avec une « famille hébergée dans un des logements » de l’immeuble. « On n’est pas contre qu’il y ait des familles hébergées, mais il faut qu’elles respectent les règles de vie de l’immeuble. », témoigne une habitante du 50 place des Géants rencontrée dans le parc. « Si on s’organise, on pourra sauver notre immeuble. », conclut Nourine.