Alternatiba à la Villeneuve, l’écologie en débat
Une solide organisation mais ce n’était pas la foule des grands jours pour l’étape d’Alternatiba. (photo : Benjamin Bultel, Le Crieur de la Villeneuve)

Le mouvement écologiste a lancé un nouveau tour de France, pour alerter sur les conséquences du changement climatique et promouvoir des politiques publiques y faisant face. L’étape grenobloise s’est effectuée à la Villeneuve.

Des barnums, des drapeaux colorés, des stands de Greenpeace et de la Confédération paysanne, des ateliers de cuisine, des tables rondes, la place Rouge de la Villeneuve fleure bon le forum altermondialiste, mercredi 18 septembre. Le mouvement écologiste Alternatiba, créé il y a une dizaine d’années, organise depuis juin un tour de France pour alerter sur les conséquences du réchauffement climatique. Partis de Nantes, les militants pour le climat arriveront à Marseille en octobre.

Le mouvement écolo se devait de faire étape à Grenoble. Particularité ici, le camp d’étape se tient donc à la Villeneuve. Tout sauf un hasard. « C’était un choix d’organiser cela à la Villeneuve, explique Julia Roux, bénévole à Alternatiba Grenoble. On voulait répondre à certains enjeux, aller toucher des personnes en dehors du milieu militant t ne pas faire un énième événement au parc Paul-Mistral. »

Habituellement, « le public est déjà sensibilisé aux enjeux climatiques, mais ce ne sont pas forcément les premiers touchés par les questions de justice sociale. Alors que justement, les plus précaires sont les premiers touchés par le changement climatique. », poursuit Julia Roux. Alternatiba a donc contacté plusieurs structures de la Villeneuve pour l’organisation de cette étape. « Il fallait expliquer la démarche et leur demander comment elles et eux voyaient l’événement, qu’est-ce qui plaisait aux gens. Le but était de faire une journée festive, centrée sur les questions d’alimentation. »

Une table ronde sur la « transition alimentaire » est ainsi organisée sur la place Rouge. Une préoccupation éloignée des habitants du quartier ? Jaouad Doudouh, du syndicat des quartiers populaires Pas sans nous 38, le rappelle ainsi lors de la table ronde : « Il faut avant tout parler de l’urgence du quotidien : le logement est trop cher, l’énergie est trop chère ! Avant de parler de transition alimentaire, il faut parler de transition sociale. Quelle est la place ici de la lutte contre les inégalités sociales ? »

« Dans le quartier, il y a des problèmes de pauvreté, les gens n’arrivent pas à manger, s’il n’y a pas les associations, comment fait-on ? On veut tous travailler, mais l’image qu’on rejette c’est celle de bandits. Alors qu’on fait plein de choses avec VDJ, aider les gens dans le besoin, faire des collectes de vêtements [lire l’article La rentrée pour tous, tout pour la rentrée, ndlr]. », poursuit Makan Traoré, de l’association VDJ.

Fin du monde, fin du mois

Pas simple en tout cas de lier les luttes pour la justice sociale et pour la justice climatique, autrement dit, rendre palpable le slogan des Marches pour le climat « Fin du monde, fin du mois, même combat ». Une piste est abordée lors de la table ronde avec la présentation de la sécurité sociale alimentaire, une réflexion, développée à l’échelle nationale et grenobloise, autour d’un nouveau droit social : le droit à manger correctement.

Rappelons que si les classes populaires doivent souvent faire face au reproche de ne pas être suffisamment écolos, elles polluent pourtant moins que les classes moyennes et supérieures et elles sont plus exposées aux nuisances de cette pollution (lire à ce sujet l’article Les classes populaires et l’enjeu écologique, de Jean- Baptiste Comby et Hadrien Malier, 2022).