Ciné-Villeneuve présente La Bergère des glaces
Le film La Bergère des glaces, de Stanzin Dorjai Gya et Christiane Mordelet, sera projeté lundi 26 novembre, à 20 heures, à la salle polyvalente des Baladins. (photo : image extraite du film)

Ciné-Villeneuve présente en projection, lundi 26 novembre, à 20 heures, à la salle polyvalente des Baladins, le film La Bergère des glaces, de Stanzin Dorjai Gya et Christiane Mordelet. Thèmes abordés, synopsis, avis, Ciné-Villeneuve vous raconte tout sur le film.

Synopsis

« Dans la vallée de Gya-Miru au Ladakh, dans l’extrême nord de l’Inde, la bergère Tsering mène paître son troupeau de 300 moutons et chèvres pashmînâ à plus de 5000 mètres d’altitude. Au milieu de ce paysage aride, elle passe ses journées avec ses bêtes, sous la menace permanente des loups et des léopards des neiges. Durant un an, son frère l’a filmée. Des images aussi rares qu’émouvantes, où l’on découvre le rapport presque maternel qui lie la bergère à ses bêtes. Une vie à des années-lumière des industries du luxe occidentales à qui les laines cachemire et pashmînâ sont destinées. Elle préserve un mode de vie écologique traditionnel. Mais pour combien de temps encore ? », expliquent les producteurs Les Films de la découverte.

Le film existe aussi en version 45 minutes sous le titre Tsering, bergère au Ladakh.

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Image extraite du film.

Mais où est le Ladakh ?

Le Ladakh est une région montagneuse dans l’État du Jammu Cachemire à l’extrême Nord de l’Inde. Cette État a pour frontière la Chine au nord-est, le Pakistan au nord-ouest (partie ouest du Cachemire divisé entre Inde et Pakistan suivant la ligne de cessez-le-feu du 1er janvier 1949 négocié par l’ONU). En août 1947, lorsque l’Inde et le Pakistan accèdent à l’indépendance, les États princiers de la région sous protectorat britannique eurent le choix de rallier l’un ou l’autre des deux pays. Le royaume du Cachemire qui compte une population à majorité musulmane, mais qui était gouverné par un prince hindou, demanda à être rattaché à la Fédération indienne, entraînant la première guerre entre l’Inde et le Pakistan (1947-48).

Le Ladakh a beau être une région de l’Inde, il n’a pas grand-chose à voir avec les images que l’on associe généralement à ce pays. Ici, pas de mégalopoles infernales croulant sous la pollution, de plages paradisiaques, de couleurs chatoyantes et de kitsch bollywoodien. Plutôt le contraire, les rares habitants, pour la plupart bouddhistes, entretiennent un lien spirituel avec la nature. Les paysages, très minéraux, sont d’une beauté austère qui fascine les rares qui s’y aventurent.

Et savez-vous ce qu’est le pashmînâ ?

Le pashmînâ est un duvet prélevé sur le cou des chèvres de l’Himalaya là où le poil est le plus doux et le plus fin. Il a un diamètre inférieur à 15 microns, alors que le cheveu humain a un diamètre de 40 à 100 microns. Une chèvre de l’Himalaya produit de 100 à 300 g de pashmînâ par an. Sa qualité varie selon l’altitude d’élevage de l’animal. Plus l’altitude est élevée plus les poils seront fins pour mieux isoler le corps de l’animal du froid et plus le matériau sera de bonne qualité. Il constitue la meilleure qualité de tissus dit du Cachemire, et il y est parfois fait référence en tant que « l’or en fibre ». Le terme pashmînâ est persan signifiant lainage qui dérive de pashm, laine Cette fibre est principalement utilisée pour confectionner des châles (du persan shâl) et des écharpes. La fabrication se fait surtout à Srinagar (capitale estivale de l’État indien de Jammu Cachemire). Le terme pashmînâ est également utilisé pour désigner ces châles et, par extension, les produits élaborés s’y apparentant.

Les réalisateurs

Les réalisateurs Christiane Mordelet et Stanzin Dorjai Gya.

Les réalisateurs Christiane Mordelet et Stanzin Dorjai Gya (photo : Marie Herenstein, France 3 Alpes, droits réservés).

Stanzin Dorjai Gya : Il est né d’une famille d’éleveurs nomades au village de Gya à 70 kilomètres de la ville de Leh, la ville principale du Ladakh. Sa famille élevait des yacks (bovin du Tibet à longue toison), des moutons et des chèvres. Il s’occupa beaucoup des animaux pendant sa jeunesse. Il étudia les arts à l’université de Jammu. En 2000, il commence à s’intéresser au cinéma et en 2006 il crée une société de production cinématographique « Himalayan Film House ». La bergère des glaces est son cinquième film.

Christiane Mordelet : Titulaire d’un DEA en physique des matériaux, de 2 maitrises en physique et en environnement, d’un CAP de mécanique automobile, d’un brevet de météorologie, d’un diplôme d’accompagnateur en montagne, d’une formation en homéopathie et en aromathérapie, Christiane Mordelet a emmené pendant 35 ans un millier d’élèves, du Groenland à la Mongolie, du Ladakh au grand nord canadien. Une formation de vidéaste lui a permis de réaliser de nombreux films de ces rencontres. Depuis 2007, elle vit cinq mois par an au Ladakh, où elle se consacre à l’environnement et au cinéma.

Avec Stanzin Dorjai Gya, ils forment une équipe solide basée sur la complémentarité que leur apportent leurs deux cultures si différentes et ont déjà réalisé ensemble cinq films diffusés sur Ushuaïa TV, France 3, la Cinq et Arte, qui ont remporté de nombreux prix, en France et à l’étranger, et ils en préparent six autres.

Avec sa petite association Tisser la paix, Christiane Mordelet tente de répondre aux demandes de ses amis ladakhis ou mongols, en s’appuyant sur des associations de femmes. Depuis trois ans, « tisser la paix » s’associe avec « Himalayan Film House », la production de Stanzin Dorjai Gya, pour répondre aux demandes de l’association des bergers de Gya (construction de bergeries en dur, parcs de protection des animaux, éclairage solaire…). La diffusion des films et les conférences, permettent une aide financière pour les bergers et les paysans de Gya, durement touchés depuis 2010 par les changements climatiques.

Critiques

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Image extraite du film.

Très peu de critiques, le film n’ayant pas connu de distribution commerciale, mais seulement une diffusion sur Arte et des projections par des associations liées au cinéma, à la montagne ou à l’aventure.

Télérama (Vincent Arquillière) : « Visuellement superbe, le film … est simple, sobre, élémentaire, à l’image de sa figure principale qu’on voit souvent seule, entourée de ses bêtes. Point minuscule dans ces grandioses paysages himalayens de neige et de roche, Tsering ne se plaint jamais malgré l’éloignement des siens, ne craint ni les crevasses,. ni les bêtes sauvages qui rôdent la nuit. A ses animaux, elle parle comme à des enfants, les houspillant parfois gentiment. D’une grande tendresse mais dénuées de sensiblerie, ces scènes-là sont particulièrement touchantes. »

La bande-annonce

Stanzin Doejai Gya parle de son film en anglais avec quelques images du film, lire l’article de France 3 Alpes (Stanzin Dorjai filme l’incroyable vie de sa soeur « Tsering, bergère au Ladakh »)

La Bergère des glaces
Documentaire (France, Inde), 2016
De Stanzin Dorjai Gya et Christiane Mordelet
74 min
Adhésion enfants et précaires : 1 € ; adultes : 5 € ; soutien : 10 € ; donnant droit à tous les films de la saison 2018-2019 (sauf les séances à l’Espace 600