Quand ramadan rime avec confinement

Le confinement perturbe le déroulé du ramadan, commencé le 24 avril. Entre la fermeture des mosquées et l’interdiction des rassemblements, les croyants sont appelés à s’adapter.

« C’est inédit pour notre génération, un ramadan en plein confinement ! », s’exclame Mohamed Laakri, président du Conseil des imams de l’Isère, joint par Le Crieur. « Les mosquées resteront fermées, par mesure de prévention. Les prières se feront à domicile. »

Le mois sacré des musulmans se vivra de façon particulière cette année : « Il y a des habitudes et des coutumes de rassemblements, notamment familiaux, pendant cette période, par exemple la rupture du jeûne ensemble (iftar). C’est une ambiance singulière qu’on ne pourra pas vivre ensemble. » « On sera aussi privés de la prière à la mosquée après la rupture de jeûne. Mais cette prière pourra se faire chez soi, en famille. » « De la même façon, le partage de la chorba à la mosquée ne sera pas possible. Certaines mosquées de l’agglomération, à une échelle très restreinte, pourront distribuer à manger mais cela se fera sur inscription. »

La grande prière de l’Aïd el-Fitr, qui se déroule tous les ans à Alpexpo et réunit près de 15 000 croyants, est annulée. « L’Aïd el-Fitr [autour du 24 mai] se fera à l’échelle individuelle. Même s’il avait été autorisé par les autorités, dans la religion aussi il y a des mesures à respecter en temps d’épidémie, il ne faut pas être un agent de transmission de la maladie. »

« Les règles du ramadan ne nécessitent pas de déplacement. Les musulmans peuvent rester chez eux. », rappelle un des responsables de la mosquée At-Taqwa, galerie des Baladins. « Je regardais CNews ou BFM TV, je ne sais plus, le journaliste demandait aux responsables politiques comment ils allaient gérer les musulmans pendant le ramadan… Les musulmans, on n’est pas à part, on fait comme toute le monde, on reste chez nous ! »