L’édition 2015 du festival Quartiers libres annulée
Lors de l’édition 2014 du festival Quartiers libres, In Situ sur scène (photo : Alain Sacchettini).

Face à la baisse de ses subventions, Sasfé, l’association culturelle de la Villeneuve qui organise le festival Quartiers libres, doit annuler l’édition 2015 de l’événement.

Dans un communiqué, l’association Sasfé annonce que l’édition 2015 du festival Quartiers libres — qu’elle organise depuis 2000 — est annulée, « faute de financements suffisants ». Quartiers libres est un festival gratuit de musique et d’arts de rue, qui a lieu à la Villeneuve et dans d’autres quartiers de Grenoble. Le festival s’inscrit dans la fête de quartier de la Villeneuve, qui réunit l’ensemble des associations du quartier.

L’association dit faire face à « une baisse importante et récurrente des subventions ». Entre 2010 et 2014, ses financements publics ont « diminué de 70 % », passant de 114 000 à 34 000 euros. Si les subventions de la ville de Grenoble et de la Métro se sont à peu près maintenues, celles de l’Union européenne, de la région Rhône-Alpes et du Conseil général ont fondu. Sasfé a dû ainsi faire un arbitrage entre l’organisation du festival et la survie de l’association.

Rendez-vous en 2016

À l’initiative du Comité des fêtes de la Villeneuve, plusieurs associations du quartier ont envoyé une lettre de soutien à Sasfé pour que l’association « continue de bénéficier d’appuis financiers au titre de sa vocation culturelle ». La lettre met en avant « l’accompagnement humain et le savoir-faire technique et surtout artistique de cette équipe dévouée qui permet une valorisation remarquable de ce moment fort [la fête de quartier, ndlr] ». L’association culturelle de la Villeneuve donne cependant rendez-vous en 2016 « pour un spectacle pour toutes et tous, gratuit et haut en couleurs ». En attendant, le projet musical In Situ, porté par Sasfé, continue.

L’annulation de Quartiers libres intervient dans une époque difficile pour la culture. La baisse des subventions et des dotations de l’État — signe d’une politique d’austérité qui ne porte pas son nom — menace la création culturelle en France. Une « cartocrise » des festivals annulés et salles de spectacles fermées a été créée par Émeline Jersol, médiatrice culturelle au Boulon, le Centre national des arts de la Rue de Vieux-Condé (banlieue de Valenciennes). Le constat est douloureux, avec 200 événements culturels qui disparaissent en 2015.

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Dans la région grenobloise, le festival de musique trance Hadra n’aura pas lieu cette année. Tout comme le festival Root’s’n’Culture et le festival Vous êtes bien urbain. La Régie 2C, établissement public qui gère les salles de spectacle Le Ciel et La Chaufferie, a annoncé mardi 12 mai l’annulation de tous les concerts programmés au Ciel. La raison ? La baisse de subvention. La Direction régionale des affaires culturelles (DRAC, service déconcentré du ministère de la Culture) a annoncé une baisse de 60 % — soit 50 000 euros — de la subvention du Ciel.

Mise à jour du 21 mai 2015 : La Régie 2C a annoncé mercredi 20 mai que les concerts de fin de saison étaient finalement maintenus, malgré la baisse de subvention. « Tenir nos engagements vis-à-vis de nos partenaires professionnels, mais aussi du public, nous semble en effet constituer une priorité incontournable. », explique la Régie 2C.