Du blé au pain, à la Villeneuve

La fête des moissons a animé l’été dans le parc de la Villeneuve. Objectif : montrer qu’il est possible de cultiver sa propre nourriture en ville.

Jeudi 18 juillet, de drôles de vieilles machines ont envahi le parc. Lors de la troisième édition de la fête des moissons, La Villeneuve a fait un bref retour au début du XXe siècle. Le blé, cultivé dans le parc, est fauché à la main, une égreneuse — pour séparer les grains — et un van mécanique — pour enlever les impuretés — sont fièrement actionnés. La mode vestimentaire est plus au chapeau de paille et chemise de lin qu’au survet’ et Air Max.

Agriculteurs à la retraite et machines sont fournis par une association du Trièves, La Bise du Connest. Jean-Paul Biessy, le salarié, explique que l’association fait « de l’éducation, de la sensibilisation et de la formation
au développement durable à travers la promotion des patrimoines culturel, naturel et environnemental ». Pour l’ancien instit du quartier, reconverti dans l’agriculture, la fête des moissons permet aux « habitants de se réapproprier les espaces verts et le quartier en tant qu’espace de vie » et de développer « une réflexion et une dynamique sur le jardinage et la production de nourriture ».

Les espaces verts de la Ville ont fait les semis de blé, sur deux petites parcelles. Si la moisson du blé est anecdotique, « de l’ordre de 20 kilos de farine », « elle permet de montrer que l’agriculture urbaine peut nourrir », explique Jonathan Santoz-Cottin, du service espaces verts. Il met aussi en avant les nombreux jardins cultivés et souligne que le parc est un des atouts du quartier : « Globalement, le parc est bien respecté. »

Marie-Stéphane Gryson, de la Régie de quartier, revient sur les origines de la fête des moissons : « Le projet Du blé au pain existe depuis 2012, à travers toutes ses étapes : le blé, la farine, le four à pain, le pain. C’est pédagogique, ça permet de parler d’alimentation, de nature en ville. Le pain, ça parle à tout le monde, c’est un symbole de convivialité. »

Dommage que cette année le public n’était pas au rendez-vous. Seules une trentaine de personnes ont fait le déplacement. « La date a été assez compliquée à décider. Le blé a mûri très vite avec la canicule, on est très dépendant des conditions climatiques. Ce qui fait que cette année, la fête est plus modeste. », explique Marie-Stéphane Gryson.

Après 2013, 2016 et 2019, rendez-vous normalement en 2021 pour la prochaine fête des moissons.