Un plan d’action contre le non-recours
Lors du forum sur l’accès aux droits et le non-recours, salle 150, le 16 février 2017. (photo : Clémentine Méténier)

Les 16 et 17 février 2017, le quartier accueillait le premier forum pour l’accès aux droits de la ville de Grenoble. Des constats mais peu de solutions.

« Madame, si j’ai un conseil à vous donner, pour avoir accès à vos droits il faut que  vous achetiez un Iphone avec connexion internet, que vous trouviez un travail mieux payé mais à temps partiel, pour convenir à nos horaires d’ouverture, vous comprenez…! » Les 180 personnes du public rient, mais jaune, devant la restitution sous forme théâtrale (par la Compagnie Petits pas pour l’Homme) des ateliers du Forum pour l’accès aux droits et la lutte contre le non-recours, organisé les 16 et 17 février à la salle 150 et au Patio.

Un florilège d’acteurs était présent pour aborder la thématique de l’accès aux droits, un « axe prioritaire de la Ville de Grenoble ». Après ce bilan d’humour, une table-ronde accueille cinq intervenants. Tour à tour, ils doivent raconter une anecdote d’une politique sociale qui marche, pointer un verrou et proposer une solution.

Une représentante de la CAF, deux élus de la mairie, un membre de l’Odenore (l’Observatoire des non-recours aux droits et services, voir l’article Galerie des inaccessibles allocs) et un ancien salarié de la fondation Abbé Pierre sont d’accord sur plusieurs points : les politiques sociales sont trop complexes, trop catégorisées et créatrices de défiance, à l’origine du non-recours. C’est pourquoi « il faut relégitimer la notion de non-recours et arrêter de pointer du doigt les fraudeurs de la protection sociale ! » s’exclame Philippe Warrin, membre de l’Odenore. Pour sa part, Caroline Michal, directrice adjointe de la CAF Isère, estime qu’il faut « simplifier les démarches pour donner de la visibilité aux usagers et éviter de les décourager ». Le constat est donc partagé, mais rares sont les solutions proposées.

En guise de conclusion, Éric Piolle, maire de Grenoble, annonce néanmoins le lancement d’ « un plan d’actions pour l’accès aux droits et contre le non-recours ». Première action ? Une plateforme internet « Solidarités Grenoble »  (www.solidaritesgrenoble.fr) qui recense les services et les différents soutiens qu’offrent plus de 170 structures. Par exemple, « Où se doucher ? » ou « Où avoir accès à un traducteur ? » Pas franchement nouveau, les sites indépendants Le Tamis (www.le-tamis.info) et Ici Grenoble (www.ici-grenoble.org) proposent déjà la même chose…