Commerces : quand t’es dans le désert
Comme ailleurs à la Villeneuve, les commerces de la place des Géants ferment les uns après les autres. (photo : BB, Le Crieur de la Villeneuve)

Avec la fermeture de la boulangerie fin décembre, les commerces encore ouverts à la Villeneuve se comptent sur les doigts des deux mains. Ville et Métro promettent du changement, mais ce n’est pas maintenant.

Le Yaz tabac, le taxi phone, une pharmacie, plus un café associatif (Le Barathym) et un restaurant d’insertion (L’Arbre fruîté). Voici pour l’Arlequin. Une boucherie-épicerie, le café-restauration rapide le Rhumel et une pharmacie. Voilà pour la place des Géants. La Villeneuve est pauvre en commerces et la situation s’aggrave. En huit ans, huit commerces ont fermé dans le quartier.

Mercredi 9 février, salle 150, une réunion sur les commerces s’est tenue à la demande des deux unions de quartier de la Villeneuve. Avec quatre élus de la Ville et quatre techniciens mais sans aucun commerçant… Un long moment a été consacré à revenir sur le projet de rénovation de la place du marché et de ses commerces (lire l’article Les commerçants recherchent leur place, janvier 2019, il n’y a rien eu de nouveau depuis). Avec, normalement, une nouvelle boulangerie pour laquelle il faudra prendre son mal en patience car elle n’ouvrira pas avant 2023. Le tabac-presse restera sur la place, l’Arbre Fruité y déménagera, une épicerie solidaire (comme le resto, gérée par la fondation Boissel) ainsi qu’un commerce pas encore affecté complèteront « l’offre commerciale ». Quant à la pharmacie, elle déménagera vers la clinique du Mail. Le taxi phone, lui, fermera.

Côté Géants, « une étude a confirmé l’absence de commerciabilité [sic] de la place des Géants », explique Marie Cognard, la technicienne de la Métro en charge du développement économique. En clair, que financièrement un commerce ne peut pas tenir sur la place. La pharmacie devrait déménager dans l’ancienne annexe de l’antenne mairie, au 10. La boucherie-épicerie restera mais « le Rhumel devra cesser son activité » et sera démoli. Un pôle commercial pourrait être construit à l’emplacement de l’ancien Lidl. L’Agence d’urbanisme de Grenoble doit livrer les résultats d’une étude de faisabilité en mars prochain.

Ces projets ne verront pas le jour avant plusieurs années. Une participante a ainsi fait part de son « sentiment de lassitude. On est coincés dans les travaux permanents, on en a marre. » « Ce projet a 13 ans, je comprends que vous soyez lassés, mais on va entrer dans le dur ! », promet Barbara Schuman, élue à la Ville et déléguée au commerce à la Métro.

Autre point de débat, le marché du jeudi après-midi, que plusieurs personnes au sein des unions de quartier voudraient voir déplacé en dehors du quartier. « On sent bien qu’il y a des limites à ce marché… », concède Élisa Martin, élue grenobloise aux quartiers populaires. « On travaille à l’amélioration du marché. La commission d’appel d’offres [de la Métro] a retenu une équipe pour travailler sur les espaces publics de l’Arlequin, dont le marché. », explique Séverine François, la cheffe du projet de rénovation urbaine à la ville de Grenoble. Le départ du marché du jeudi après-midi porterait toutefois un gros coup à l’attractivité du quartier et à son caractère populaire.