Ciné-Villeneuve présente Ma vie de Courgette
Le film Ma vie de Courgette sera projeté mercredi 19 décembre, à 15 heures, à l’Espace 600.

Ciné-Villeneuve présente en projection, mercredi 19 décembre, à 15 heures, à l’Espace 600, le film Ma vie de Courgette, de Claude Barras. Thèmes abordés, synopsis, avis, Ciné-Villeneuve vous raconte tout sur le film

Synopsis

Ma vie de Courgette est une adaptation du roman Autobiographie d’une Courgette de Gilles Paris, pour lequel le réalisateur Claude Barras a eu un véritable coup de foudre. « Le ton et l’histoire m’ont replongé dans mon enfance et rappelé mes premiers émois de spectateur devant des films comme Les 400 coups, Rémi sans Famille, Belle et Sébastien, Heidi ou encore Bambi », confie-t-il au producteur Rita Production. De forts sentiments qu’il a voulu à son tour transmettre sur grand écran.

2Courgette n’a rien d’un légume, c’est un vaillant petit garçon. Il croit qu’il est seul au monde quand il perd sa mère. Mais c’est sans compter sur les rencontres qu’il va faire dans sa nouvelle vie dans un orphelinat où il vit dans une chambre commune avec plusieurs autres enfants. Simon, Ahmed, Jujube, Alice et Béatrice : ils ont tous leurs histoires et elles sont aussi dures qu’ils sont tendres. Timide, il est d’abord en butte aux moqueries mais il s’habitue peu à peu à l’orphelinat. Et puis il y a cette fille, Camille. Quand on a 10 ans, avoir une bande de copains, tomber amoureux, il y en a des choses à découvrir et à apprendre. Et pourquoi pas, même être heureux.

Question de la maltraitance : Dans Ma vie de Courgette, Claude Barras évoque principalement la question de la maltraitance. « J’ai tenu à adapter ce roman car je voulais faire un film pour les enfants qui leur parle de la maltraitance et de ses remèdes dans le monde d’aujourd’hui », explique le cinéaste. Cette question est toutefois renversée : « Dans le cinéma contemporain, le foyer est classiquement mis en scène comme le lieu de la maltraitance et le monde extérieur comme le lieu de la liberté. Dans Ma Vie de Courgette, le paradigme est renversé : la maltraitance est subie dans le monde extérieur et le foyer est le lieu de l’apaisement et de la réparation. C’est ce qui rend ce récit classique et moderne à la fois ».

Récompenses

12 prix et 15 nominations ! Entre autres :

2016

  • Festival international du film d’animation d’Annecy : Cristal du long métrage et Prix du public.
  • Festival international du film de Saint-Sébastien : Meilleur film européen.
  • Prix du cinéma européen : Meilleur film d’animation.

2017

  • Prix Lumière : Meilleur film d’animation.
  • César : Meilleur film d’animation.

Les auteurs

Réalisateur : Claude Barras.
Scénario : Céline Sciamma, Germano Zullo, Claude Barras et Morgan Navarro.
Montage : Valentin Rotelli.
Musique : Sophie Hunger.
Marionettes : Gregory Beaussart.

Le réalisateur Claude Barras.

Le réalisateur Claude Barras.

Claude Barras, né en 1973, est un réalisateur suisse de films d’animation. Avant Ma vie de Courgette, il avait réalisé cinq très courts métrages :

  • 2005 : Banquise, 7 min
  • 2006 : Le génie de la boîte de raviolis, 8 min
  • 2007 : Sainte barbe, 8 min
  • 2009 : Au pays des têtes, 6 min
  • 2012 : Chambre 69, 3 min

On peut voir les deux premiers sur internet à partir du titre et nom du réalisateur.

Techniques d’animation

Ma vie de Courgette a été tourné suivant la technique d’animation en volume, désignée aussi par l’anglicisme stop-motion. Cette technique a nécessité un travail considérable de la part des équipes du film. Claude Barras résume : « Il a fallu fabriquer et peindre une soixantaine de décors et cinquante-quatre marionnettes dans trois déclinaisons de costumes. Nous avons ensuite, durant huit mois, tourné soixante-dix minutes de film, répartis sur quinze plateaux de tournage, à raison de trois secondes par jour et par animateur. Huit mois supplémentaires ont été nécessaires pour sonoriser le film et assembler toutes les prises sur fond vert avec les premiers-plans, les arrière-plans, les ciels, les nuages ainsi que les autres fonds de décors créés par ordinateurs. Bien que la fabrication et le tournage furent un marathon de deux ans de travail acharné impliquant plus de cent cinquante « artisans », nous avons tenu et réussi, grâce une équipe très efficace, à mettre en place et maintenir un système de production à échelle humaine tout au long du tournage ».

La technique est la même que celle du dessin animé, mais avec des objets. Une scène constituée d’objets est filmée à l’aide d’une caméra dédiée à l’animation, c’est-à-dire pouvant enregistrer une seule photographie à la fois sur une pellicule cinématographique ou sur un support numérique. Entre chaque prise de vue, les objets de la scène sont légèrement déplacés. Lors de la restitution (à la vitesse de 24, ou 26 ou 30 images par seconde suivant les standards), ces objets donnent l’illusion de se mouvoir.

Cette technique d’animation en volume, inventée en 1897 et utilisée pour la première fois en 1908, est aujourd’hui concurrencée par les techniques d’animation en 3D, qui sont notamment plus faciles à mettre en œuvre. Mais elle a encore les faveurs de certains grands créateurs ce qui laisse penser qu’elle a encore de beaux jours devant elle !

Originalités

L'affiche du film.

L’affiche du film.

Collaboration fructueuse : Ce sont les producteurs qui ont suggéré à Claude Barras le nom de Céline Sciamma pour collaborer à l’écriture du scénario. Une idée accueillie avec enthousiasme pour le réalisateur. « Céline a su donner au scénario une réelle structure, très classique et rigoureusement articulée. Elle a également su doser l’équilibre subtil entre humour et émotion, aventure et réalisme social », raconte-t-il. « La réussite de ce scénario tient aussi beaucoup dans le traitement très délicat de ses personnages, évoquant subtilement les noirceurs du passé pour mieux les chasser à la lumière des amitiés naissantes dans le présent ».

Choix esthétiques : Claude Barras ne voulait pas de personnages à l’esthétique réaliste mais plutôt stylisée : « Hergé affirmait que plus le style graphique d’un visage est simplifié, plus le spectateur peut y projeter ses émotions et s’identifier avec lui. C’est aussi ma conviction et ma pratique de l’animation de marionnettes », déclare le cinéaste. Il a ainsi insisté sur leur regard, symbole de leur ouverture sur le monde, et les couleurs vives, figurant leur résilience et leur optimisme.

Technique de tournage – Prendre le temps : Plutôt que le classique champ/contre-champ courant dans les films d’animation, Claude Barras a privilégié tourner en plans-séquences, laissant ainsi l’action se développer à son rythme et faisant la part belle aux détails et à l’atmosphère de Ma vie de Courgette.

Doublage : Ce sont des acteurs non-professionnels qui ont été choisis pour les rôles des enfants, choisis en fonction de leur naturel face au micro ainsi que pour leur voix. Les adultes ont quant à eux été doublés par des professionnels, apportant le cadre nécessaire aux séances de doublage. Six semaines ont été nécessaires pour la totalité du doublage du film.

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Recalculé par Allociné, les notes de 30 critiques et des spectateurs sont identiques : 4,4 sur 5. Les critiques sont assez semblables, en voici trois qui les résument bien :

Le Dauphiné Libéré par Jean Serroy : Des petites marionnettes aux yeux ronds ; des décors qui semblent dessinés par des enfants ; l’évocation de la dureté de la vie sans surcharge misérabiliste ; la tendresse, la pudeur et le rêve : une réussite !

Télérama par Guillemette Odicino : Entre la poésie intimiste d’un Tim Burton et la force sociale d’un Ken Loach en herbe, Claude Barras pétrit le malheur pour lui donner la forme, éclatante et joyeuse, de l’espoir. Et c’est bouleversant, à n’importe quel âge.

Voici par La rédaction : Ce petit bijou de délicatesse traite de sujets graves et douloureux avec tendresse et humour, sans pathos. Bouleversant.

La bande-annonce

L’interview de Claude Barras

Ma vie de Courgette
Film d’animation (Suisse, France), 2016
De Claude Barras
Avec les voix de Gaspard Schlatter, Sixtine Murat, Paulin Jaccoud
66 min.
Adhésion enfants et précaires à Ciné-Villeneuve : 1 € ; adultes : 5 € ; soutien : 10 € ; donnant droit à tous les films de la saison 2018-2019