Une pétition contre la démolition du 20
Le 20 galerie de l’Arlequin et, à sa droite, le 10, en mars 2016. (photo : BB, Le Crieur de la Villeneuve)

Les habitants luttant contre la démolition du 20 galerie de l’Arlequin viennent de lancer une nouvelle pétition. Si elle recueille plus de 2000 signatures, elle sera examinée en conseil municipal.

Les mois défilent mais les habitants du 20 galerie de l’Arlequin ne lâchent rien. Plus d’un an après l’annonce de la démolition du 20 (faite en décembre 2016 en réunion publique) par la mairie de Grenoble et le cabinet d’architectes Passagers des villes, la lutte contre cette destruction continue.

Une première pétition avait été lancée en février 2017 contre les démolitions (le 1 place des Saules était aussi menacé, avant que la mairie ne fasse machine arrière). Les habitants voulaient la présenter au conseil municipal. Las, la mairie l’a retoquée au motif qu’elle ne suivait pas les principes d’interpellation citoyenne. En décembre, le collectif contre la démolition du 20 en a donc déposé une nouvelle auprès de la mairie.

Cette pétition devra recueillir plus de 2000 signatures (uniquement de Grenoblois) en six mois. Elle sera alors étudiée en conseil municipal. Soit elle est acceptée, ce qui est peu probable puisque la majorité municipale approuve la  démolition, soit elle sera proposée en votation citoyenne, une sorte de référendum local. Pour être acceptée, la proposition devra recueillir plus de 20 000 voix.

Par ce biais, le collectif contre la démolition espère que le conseil municipal revienne sur sa décision de démolir le 20, proposition jamais abordée en débats d’habitants. La bataille promet d’être rude, surtout que le bailleur propriétaire, la SCIC Habitat, réclame lui-aussi la démolition, après s’être engagé à rénover les appartements.

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Les projets de chantiers prévus dans la seconde phase de la rénovation urbaine (NPNRU ou Anru 2).

Pour la mairie et Passagers des villes, « [Le 20] fait aujourd’hui figure de verrou, bloquant toute perspective depuis l’avenue de la Bruyère ou depuis le tramway. » Sa démolition offrirait une nouvelle perspective et étendrait le parc « jusqu’au pied de l’arrêt de tramway la Bruyère ».

Le collectif pour la sauvegarde du 20 avance ses arguments : l’absurdité de démolir 95 logements sociaux, certes à rénover, mais spacieux, quand 3000 personnes sont à la rue dans l’agglo, le coût supérieur d’une démolition/reconstruction par rapport à la rénovation ou encore le potentiel solaire du toit du 20.

Politique ou co-construction ?

Éric Piolle, maire de Grenoble, a beau se justifier en expliquant, en réunion publique, avoir tout tenté pour sauver le 20, et la majorité municipale a beau voir la destruction du 20 comme un pis-aller puisque l’Anru (Agence nationale de rénovation urbaine, grand argentier des chantiers de réhabilitation dans les quartiers populaires) réclamait aussi la démolition du 10 et du 90 galerie de l’Arlequin (voir l’article Mobilisation contre les destructions), les habitants du 20 ne décolèrent pas de voir leur immeuble démoli.

Dans le Dauphiné Libéré du 5 février, avant le conseil municipal du même jour, les élus du groupe Rassemblement citoyen, de la gauche et des écologistes (RCGE, majorité municipale) parlent d’une lutte [contre la démolition du 20] « instrumentalisée par des groupes associatifs qui aiment trop faire de la politique ». Apparemment, la participation des habitants et la co-construction, ça marche surtout quand les principaux concernés sont d’accord avec la mairie.

La pétition (attention, la pétition est réservée aux Grenoblois) peut être signée en ligne, sur le site de la mairie à cette adresse : https://www.grenoble.fr/petition/38/765-non-a-la-demolition-du-20-galerie-de-l-arlequin.htm ou sur le site internet dédié : https://www.stopdemolitionarlequin.com/

Des bénévoles font aussi le tour du quartier pour la faire signer en version papier. Le collectif contre les démolitions imposées se réunit tous les mercredis, à 18 heures, au bocal 1.