Nettoyage : qui fait quoi ?
Installation de containers à ordures en bas du 90 en octobre 2015. (photo : BB, Le Crieur de la Villeneuve)

Difficile de s’y retrouver dans les multiples acteurs chargés de l’entretien du quartier. Le Crieur a voulu faire un schéma mais notre graphiste est devenu fou.  Tentative d’explications.

Les déchets : la Métro (l’agglomération grenobloise) est chargée de ramasser les ordures ménagères (classiques, recyclage et verre) grâce aux containers, pour la plupart enterrés, disposés dans le quartier. Les gros camions poubelles, c’est la Métro. Quand un container est plein, un capteur alerte le système de ramassage qui vient vider le container. Le système est plutôt récent dans le quartier et sa mise en place a imposé de lourds travaux, entre l’installation des containers et la création de routes pour faire circuler les camions. Auparavant, la plupart des déchets étaient collectés grâce à un système par aspiration, relié aux vides-ordures et aux locaux-broyeurs installés en bas de chaque montée.

Les containers : l’entretien des abords des containers est assuré par le bailleur ou la copropriété auquel le container est affecté. Par exemple, les containers en bas du 90 doivent être nettoyés par Actis, bailleur de la montée. Souvent, il y a sous-traitance, déléguée ou non à la Régie.

Les encombrants : normalement, c’est à la Métro d’assurer le ramassage des encombrants, c’est-à-dire les déchets volumineux. Sauf que dans beaucoup d’endroits, notamment à l’Arlequin, les camions ne passent pas. C’est donc la Régie de quartier, dans le cadre du contrat avec la ville (voir article ci-contre Les serviteurs de la propreté), qui s’en occupe.

Les dépôts de déchets : c’est la mairie, dans le cadre de sa mission de propreté urbaine, qui a la charge du ramassage des dépôts. Elle a passé un contrat de sous-traitance avec la Régie (voir ci-contre).

La voirie : le nettoyage des rues et des galeries est assuré par la mairie, dans le cadre de la propreté urbaine. Attention, juste le sol, pour les piliers, c’est différent.

Les piliers des galeries et les murs : le nettoyage est à la charge du propriétaire : la ville pour les bâtiments municipaux, sinon les bailleurs sociaux ou les copropriétés.

Les coursives, ainsi que les escaliers et les ascenseurs : le nettoyage est à la charge du bailleur (montée logement social) ou du syndic de copropriété (montée logement privé). Dans les deux cas, le coût est répercuté dans les charges locatives ou de copropriété. Parfois, les bailleurs ou les syndics sous-traitent à la Régie. En juin 2014, la Régie a toutefois perdu, suite à un appel d’offres, le contrat qui la liait à Actis pour le nettoyage des montées du bailleur à l’Arlequin (50, 60, 70, 90, 110, 120), laissant 12 personnes, pour la plupart habitantes du quartier, sur le carreau.

Le parc : l’entretien du parc est réalisé par le service espaces verts de la ville de Grenoble.

La multiplication des acteurs rend certaines situations ubuesques : la poubelle est dans le container, c’est la Métro qui ramasse. Elle est à côté du container, c’est le bailleur ou la copro, qui peut sous-traiter à la Régie. Elle est en plein milieu de la galerie, c’est la ville, qui sous-traite à la Régie. Elle est dans une coursive, c’est le bailleur ou la copro.

Surtout, le manque d’informations contribue à la saleté du quartier. Un habitant témoigne : « Une famille d’origine étrangère s’est installée à côté de chez moi. Tous les jours, elle laissait sa poubelle devant sa porte. Les voisins trouvaient ça sale. En fait, cette famille pensait que quelqu’un passerait ramasser les poubelles. Personne ne leur avait expliqué qu’il fallait descendre sa poubelle dans le container. »