Les cafés-philo reviennent à la Villeneuve
La première séance du café-philo du Barathym, samedi 21 mai. (photo : BB, Le Crieur de la Villeneuve)

Nés dans les années 90, héritiers des salons littéraires, les cafés-philo réunissent les amoureux des discussions et de la réflexion. Après avoir existé entre 1996 et 1999 sur le quartier, ils reviennent au Barathym, tous les mois.

« Étymologiquement, philosophie veut dire, en grec, « amour de la sagesse » ». Non, ce n’est pas un oral blanc du bac de philo mais Le Barathym, le café associatif du Patio. Samedi 21 mai, les cafés-philo ont fait leur retour à la Villeneuve. La douzaine de participants s’est réunie, pendant deux heures, pour réfléchir à « cette recherche du sens de la vie ». Première séance oblige, le thème a été des plus classiques : « Qu’est-ce que la philosophie ? Pourquoi philosopher ? »

Philosophie de café, mais pas philosophie de comptoir. Les débats ont été de haute volée (voir le podcast de trois minutes ci-dessous), où Descartes a côtoyé Averroès et où a été abordée la question de savoir si nos sociétés étaient holistiques ou non.

 

Café-philo, 1996-1999, 2016-…

La séance de samedi a été animée par Jo Briant, militant et habitant bien connu de la Villeneuve, président du Centre d’information inter-peuples. Un exercice auquel il est rompu puisqu’il avait aussi animé les cafés-philo entre 1996 et 1999, au Bonobos, café situé sur la place du marché.

« Les Bonobos étaient un café très vivant, avec des petits concerts par exemple. En 1996, l’idée des cafés-philo est née d’une attente d’un certain nombre de personnes. », explique Jo Briant. À l’époque, le prof de philo au lycée vient d’arriver à la retraite et dispose d’un peu de temps libre pour animer les débats. « Il y avait un petit noyau de quatre-cinq personnes qui s’engageaient à être présentes à chaque séance. »

Un jeudi par mois, de 18 heures à 20 heures, les philosophes du marché se réunissent. Dès la première, le succès est au rendez-vous puisqu’« il y a eu 60-70 personnes pour débattre ». Le nombre de participants « baissera ensuite pour se stabiliser vers 30 », « ce qui était plus facile à animer ».

Trois ans plus tard, en 1999, Le Bonobos ferme ses portes. Après quelques années de fermeture, il deviendra quelques années plus tard La Petite Fringale, puis Royal Burger. Faute de lieu, les cafés-philo s’arrêtent : « Il était hors de question de les faire en dehors d’un café. », rappelle Jo Briant.

Visiblement, le concept a manqué à certains habitants puisque Jo Briant se faisait « régulièrement relancer » pour réanimer les cafés-philo. Jusqu’à ce que Le Barathym ravive l’initiative. « On retrouve les mêmes têtes qu’il y a 20 ans. », rigole l’ancien prof. Les mêmes têtes mais moins nombreuses : cette première séance a eu moins de succès que la première de 1996.

Les cafés-philo reviendront tous les mois au Barathym. Prochaines séances : les samedis 11 juin et 2 juillet.