Quand :
20 novembre 2017 @ 20 h 00 min – 21 h 30 min
2017-11-20T20:00:00+01:00
2017-11-20T21:30:00+01:00
Où :
Salle Polyvalente des Baladins
85 Galerie des Baladins
Coût :
Gratuit

Ciné-Villeneuve vous propose la projection du film « Le Havre ».
LE HAVRE
De Aki Kaurismäki
Comédie dramatique, Finlande, Allemagne & France, 2011, 1h 33
avec André Wilms, Kati Outinen, Jean-Pierre Darroussin, Blondin Miguel
Lundi 20 octobre à 20 heures
Salle polyvalente des Baladins

SYNOPSIS
Marcel Marx, ex-écrivain et bohème renommé, s’est exilé volontairement dans la ville portuaire du Havre où son métier honorable mais non rémunérateur de cireur de chaussures lui donne le sentiment d’être plus proche du peuple en le servant. Il a fait le deuil de son ambition littéraire et mène une vie satisfaisante dans le triangle constitué par le bistrot du coin, son travail et sa femme Arletty. Il est témoin de la découverte par la police d’un container rempli de clandestins africains. Un enfant parvient à s’échapper. Marcel part à la recherche du gamin et, lorsqu’il l’a retrouvé, l’héberge. Le petit Idrissa veut rejoindre sa mère en Angleterre. Mais comment ? Marcel et tout le quartier vont lui venir en aide, tandis que l’ambigu commissaire Monet et un détestable voisin rôdent dans les parages.
Quand au même moment, Arletty tombe gravement malade et doit s’aliter, Marcel doit à nouveau combattre le mur froid de l’indifférence humaine avec pour seules armes, son optimisme inné et la solidarité têtue des habitants de son quartier. Il affronte la mécanique aveugle d’un Etat de droit occidental, représenté par l’étau de la police qui se resserre de plus en plus sur le jeune garçon réfugié.
Il est temps pour Marcel de cirer ses chaussures et de montrer les dents.
C’est la première fois que Kaurismäki confronte son univers de fable à une actualité brûlante : la France des centres de rétention, des clandestins traqués. Le Finlandais reste toutefois ce drôle d’artisan, un peu poète, un peu peintre, qui se décale pour dépeindre le monde de manière burlesque. A l’image de son Marcel Marx (André Wilms, auguste), cireur de chaussures qui parle volontiers en vers et qui a l’air de trimballer un chevalet dans son barda. Lui aussi se tient à l’écart, du moins jusqu’à sa rencontre avec Idrissa…
Le film fleure bon le rétro provincial des années 1950-1960. Kaurismäki a trouvé au Havre, ville de la modernité quadrillée, un décor idéal. Il a invité les gars du coin et une légende locale, Roberto Piazza himself, alias Little Bob, pionnier du rock et du rhythm’n’blues en France. L’Angleterre n’est pas loin, l’Afrique noire et l’Amérique du Sud non plus. Un métissage qui rend dérisoire la notion même de nationalité.
Le film est sélectionné pour le Festival de Cannes en 2011 et reçoit la même année le Prix louis Delluc.

QUELQUES  PARTICULARITES
Des drôles de prénoms !
Dans Le Havre, les prénoms des personnages rendent hommage à certaines personnalités de prédilection d’Aki Kaurismäki. Ainsi, dans cette fable irréaliste, la femme s’appelle Arletty, comme la célèbre actrice parisienne dans Les Enfants du paradis, Jean-Pierre Darroussin incarne le policier Monet, qui doit faire face à l’exilé Marx (comme Karl Marx, et non Groucho Marx, explique le réalisateur). Même la chienne s’appelle Laïka, en référence à celle qui avait été le premier être vivant envoyé dans l’espace.
Pourquoi la France ?
Aki Kaurismäki explique que cette histoire sur la dégradation politique et sur la situation des réfugiés pourrait se passer dans n’importe quel pays européen, dont la Grèce, l’Espagne et l’Italie, pour leur situation économique très délicate. Sans savoir où tourner son film, le cinéaste a pris une voiture et a parcouru toute la côte, de Gênes aux Pays Bas, avant de décider que Le Havre correspondait le mieux à ce qu’il cherchait.
Du Calvados au tournage
Aki Kaurismäki est un amateur d’alcools forts. Pendant le tournage du Havre, une règle s’est créée : tous les cent plans tournés, les membres de l’équipe avaient droit à un verre de Calvados !

LE REALISATEUR

Aki Kaurismäki qui fréquente diverses cinémathèques des environs d’Helsinki, écrit des articles sur les films. Il est recalé à l’entrée de l’école de cinéma (où on le juge trop cynique) et apprend donc sur le tas. Pour gagner sa vie, il exerce une grande variété de métiers (facteur, ouvrier du bâtiment, plongeur de restaurant, etc.), le reste du temps il voit une grande quantité de films dans les circuits Art et Essai et commerciaux ; et lit beaucoup. Il se lance dans la réalisation cinématographique, en réalisant le documentaire The Saimaa Gesture en 1981, dont il assure aussi la production en collaboration avec son frère Mika. C’est le début d’une longue collaboration, qui pousse Aki et Mika Kaurismäki à réaliser et financer pas moins du cinquième de la production cinématographique finlandaise depuis le début des années 80.
Il a pratiqué toutes les activités cinématographiques : réalisé 36 films, été scénariste de 33 films, producteur de 21 films, acteur dans 13 films ; il a également été monteur de quelques films, ingénieur du son, éclairagiste, dialoguiste et décorateur une fois !
Ses films commencent à attirer l’attention dans les festivals, notamment le loufoque et musical Leningrad Cowboys Go America (1989). En 2017 il sortit son deuxième volet sur la trilogie des migrants, L’Autre Côté de l’espoir, très bien accueilli. Le cinéaste annonça néanmoins qu’il n’achèvera pas sa trilogie et prend sa retraite après ce film. Né en 1957 à Orimattila, au sud de la Finlande, il prendrait donc sa retraite à 60 ans. A suivre !

QUELQUES CRITIQUES
Les critiques de la presse furent généralement bonnes, la critique des Cahiers du cinéma exeptée, qui comme quelques fois, surprend par sa dureté. La moyenne des notes sur 5 recalculée par Allociné pour 26 critiques fut de 4,1.
Les critiques de spectateurs sur Allociné sont beaucoup plus mitigées, la moyenne des notes est de 2,7 sur 5.
Trois critiques deux des meilleures et la plus négative :
LIBERATION  Jean-Louis Le Touzet
On quitte « Le Havre » gonflé à l’hélium, heureux et attendri comme une escalope de veau à la normande.  Un conte de fée social à la Chaplin.
TeLERAMA  par Jacques Morice
On parle (…) peu mais bien dans « Le Havre ». Avec une politesse exquise. Avec une dignité qui mène à une morale simple comme bonjour : c’est en aidant les autres qu’il peut nous arriver des choses formidables. Une merveille de drôlerie et d’humanisme.
Cahiers du Cinéma  par Jean-Philippe Tessé
Sur un air d’accordéon et dans un fantasme fripé de réalisme poétique des années 30, Kaurismäki entonne la chanson de geste du bon peuple tel qu’on ne peut que le regretter, de l’autrefois bon comme du bon pain. (…) Quelle différence avec, mettons, « Amélie Poulain » ? Bien peu en somme. Sinon l’immunité d’auteur dont bénéficie Kaurismäki, qui lui permet de passer entre les gouttes.

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