Chasse au trésor et autogestion
Les enfants de la place des Géants réunissent les morceaux de la carte du trésor. (photo : BB, Le Crieur de la Villeneuve)

Vendredi 22 janvier avait lieu, sur la place des Géants, une chasse au trésor pour les enfants. Organisée par l’association d’éducation populaire Mme Ruetabaga, elle a réuni une trentaine de gamins. Plus que le trésor, c’est son utilisation, en autogestion, qui importe.

Penchés au dessus du coffre au trésor, les enfants de la place des Géants font penser à des pirates, mis à part le look et le langage. L’heure de fêter la découverte du pactole : « Ho hisse et une bouteille de rhum ! » Pardon, pas de rhum mais de la soupe de potiron. Au fond de la boîte, pas de ducats ou de réaux, mais un chèque, XXIe siècle oblige.

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Une des épreuves, la course pieds-attachés. (photo : Le Crieur de la Villeneuve)

« Ces 100 euros sont pour vous. C’est votre trésor. À vous de décider collectivement de ce que vous voulez en faire. »(1), explique une animatrice de l’association d’éducation populaire Mme Ruetabaga, organisatrice de l’événement. « Des bonbons ! », Forcément, quand des enfants ont à leur disposition un petit pécule, les classiques reviennent.

Une trentaine de mômes participent à cette chasse au trésor. Le principe : au cours de jeux divers et variés — chamboule-tout, énigmes sur l’histoire de la place des Géants, parcours d’obstacles en aveugle — les enfants récupèrent des morceaux de la carte qui mène au trésor. Trésor en réalité situé… chez le boucher de la place, plus ou moins ravi de voir débarquer la horde rugissante dans son échoppe.

Le géant Barberose

L’idée de cette activité vient d’une demande d’enfants. Tous les éléments constitutifs d’une vraie chasse au trésor sont réunis : une histoire — celle du géant Barberose et de l’origine mythique de la place des Géants — rédigée par les enfants, des éléments de décor, des épreuves. Et bien sûr un trésor.

La liste des épreuves. (photo : BB, Le Crieur de la Villeneuve)

La liste des épreuves. (photo : BB, Le Crieur de la Villeneuve)

Ces marins d’eau douce vont et viennent, pour une demi-heure ou pour les deux heures sur l’atelier. Il faut prévoir un fonctionnement où les équipes s’adaptent au fil du temps. Tout le monde finit par gagner les épreuves en récoltant des pièces de puzzle pour assembler la carte du trésor. L’utilisation du butin, elle, sera décidée au bout de trois ateliers pour que le maximum d’enfants puisse donner leur avis.

L’association Mme Ruetabaga, installée au 80 place des Géants, tient deux ateliers hebdomadaires sur le quartier, le vendredi de 16 h 30 à 18 h 30 sur la place des Géants et le samedi de 14 heures à 17 heures au 30 galerie de l’Arlequin. Elle anime aussi un atelier le vendredi matin au bidonville de la Bifurk, où sont installées une vingtaine de familles pour la plupart Rroms.

Et oyez, oyez ! Avis aux flibustiers dans l’âme, la prochaine chasse au trésor aura lieu le samedi 20 février, en bas du 30 galerie de l’Arlequin, à partir de 14 heures.


(1) Historiquement, les pirates avaient une répartition du butin plus égalitaire que les mœurs de l’époque. Le capitaine ne recevait que de 1,5 à 2 fois la part du matelot de base. Pour approfondir les liens entre piraterie et autogestion, lire Zone autonome temporaire, TAZ, d’Hakim Bey.